Tomate: la FIFEL annonce la création d’un comité de sauvegarde pour cette filière en crise

زراعة الطماطم داخل مستنبت بإقليم اشتوكة أيت باها

Une serre de plantation de tomates à Chtouka Aït Baha, dans la région du Souss.

La Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d’exportation des fruits et légumes (FIFEL) alerte sur la crise que traverse la filière marocaine de la tomate, marquée des niveaux de production en nette baisse, notamment à cause de facteurs climatiques. L’organisation professionnelle annonce la création d’un comité de sauvegarde pour remédier à cette situation difficile.

Le 21/12/2023 à 17h34

Au sein de la filière marocaine de la tomate, les voyants sont au rouge. Tel est le cri d’alarme lancé par la Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d’exportation des fruits et légumes (FIFEL) qui, dans un communiqué publié le 19 décembre, l’organisation dresse un tableau inquiétant, qui menace la disponibilité de ce fruit rouge en quantités suffisantes sur le marché local.

«Depuis le démarrage de la saison 2023-2024, les plantations de tomates rondes ont subi de graves dommages. Aux canicules de l’été dernier, qui ont causé la mort des jeunes plantations et de gros stress pour les plantations précoces, se sont ajoutés les effets du nouveau virus ToBRFV, qui a perturbé la production et la croissance des plantes, ainsi que l’installation précoce du froid, qui a freiné la maturité des fruits», énumère Lahoucine Adardour, président de la FIFEL.

Une baisse de 20 à 30% de la production

Pire, d’après ce dernier, les retards de plantation, dus aux craintes des producteurs et à leur manque de visibilité, ont aggravé la situation. Conséquence: la production actuelle connaît un net recul par rapport à celles des précédentes saisons, avec une baisse variant de 20 à 30% selon les catégories. Et malgré les efforts déployés par le gouvernement, particulièrement par le ministre de l’Agriculture, dans le cadre du Plan Maroc Vert et Génération Green, cette somme de facteurs pèse «lourdement sur le producteur, et risque d’hypothéquer les objectifs escomptés» cette saison, déplore Lahoucine Adardour.

La baisse de production évoquée par le président de la FIFEL est déjà perceptible sur les marchés, provoquant une sensible hausse des prix. Au cours de la semaine dernière, le kilo de tomates se négociait entre 9 et 10 dirhams au marché de gros des fruits et légumes de Casablanca, et jusqu’à 13 dirhams sur les étals à Agadir.

Pour faire face à cette crise qui frappe la filière de la tomate, le président de la FIFEL appelle le gouvernement à poursuivre son appui pour le secteur, et annonce la création d’un comité de sauvegarde qui aura pour tâche de travailler «sur les grands chantiers stratégiques et proposer des solutions appropriées, rapides et durables».

Par Elimane Sembène
Le 21/12/2023 à 17h34