Terrains non bâtis: l’État va sévir

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Revue de presseLe projet de loi 14-25 réforme la taxe sur les terrains non bâtis (TNB) en l’indexant au niveau d’équipement du foncier, suscitant l’inquiétude des promoteurs immobiliers. Il transfère également la gestion des taxes d’habitation et de services communaux de la Trésorerie Générale à la Direction générale des impôts. Objectif: améliorer le recouvrement. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Économiste.

Le 13/04/2025 à 20h02

La taxe sur les terrains urbains non bâtis (TNB) revient une nouvelle fois sur le devant de la scène. Un changement se profile avec le projet de loi 14-25, qui introduit une révision du barème de la TNB.

Celui-ci sera désormais indexé au niveau d’équipement des terrains en infrastructures publiques.

Fini le tarif, figé, entre 2 et 20 DH/m², place à une grille plus différenciée, plus proche de la «vraie» valeur du foncier, indique le quotidien L’Économiste dans son édition de ce lundi 14 avril.

Un arrêté du président du conseil régional, validé par le gouverneur, fixera les zones concernées par chaque tranche tarifaire.

À noter qu’aucun rôle fiscal ne sera émis pour une taxe inférieure à 200 dirhams, contre 100 dirhams auparavant.

Ce prélèvement, appliqué tant que le terrain reste vierge de toute construction, suscite la grogne des promoteurs immobiliers.

Ces derniers, souvent détenteurs de vastes réserves foncières, dénoncent une pression fiscale injuste, surtout lorsque les projets tardent à voir le jour.

Les raisons de ces retards sont multiples, écrit-on: montage financier complexe, lenteur administrative, autorisations…

Autant d’obstacles qui rendent difficile le respect des délais.

Certes, la loi 47-06 sur la fiscalité locale prévoit des exonérations temporaires –de 3 à 7 ans selon la superficie– mais cela reste insuffisant face à la réalité du terrain.

Cette réforme risque de peser davantage sur les coûts des opérateurs, et donc, indirectement, sur les prix de l’immobilier.

Sans oublier que le recouvrement de la TNB reste semé d’embûches: terrains litigieux, héritages en suspens, défaut de recensement annuel par certaines communes.

Mais le projet de loi 14-25 va bien au-delà. Il marque un tournant majeur dans la gestion des taxes locales.

Dès sa publication au Bulletin officiel, la Direction générale des impôts (DGI) récupérera la gestion de la taxe d’habitation et de la taxe de services communaux (TSC), jusqu’ici confiées à la Trésorerie Générale du Royaume (TGR).

Un revirement inattendu, surtout après les bons résultats de la TGR en matière de recouvrement ces dernières années.

Ce transfert, écrit L’Économiste, s’inscrit dans la perspective d’une réforme en profondeur du système fiscal local, décidée depuis les Assises de la fiscalité de 2019 et la loi-cadre 69-19.

À terme, une administration fiscale territoriale verra donc le jour.

La DGI gérera donc l’ensemble de la chaîne d’émission et de recouvrement de ces taxes, aux côtés de la taxe professionnelle. Le reste des taxes locales continuera d’être du ressort des collectivités.

Des percepteurs communaux seront nommés par arrêté conjoint des ministères de l’Intérieur et des Finances.

Leur mission: assurer le recouvrement et engager, si besoin, des procédures forcées.

Toutefois, ils n’interviendront pas dans les taxes déjà placées sous la houlette de la DGI.

Par Nabil Ouzzane
Le 13/04/2025 à 20h02

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Ce qui m 'inquiète le plus c' est cette norme UE euro5 et 6 automobile qui reste maintenue tapie dans l'ombre Je crains une réponse commerciale de très haute tenue de la part du département US du commerce , qui voit d 'un très mauvais oeil les normes UE. Alors que le Maroc est un pays africain c'est logique...

Si vous n'avez rien, vous devrez payer. Sinon, plus vous en avez, moins vous payer...

Bien de TNB seraient la propriété d’héritiers en conflits, ou de véreux spéculateurs. Cependant, selon les dires de gens bien informés sur les plans d’aménagements urbains et le marché de l’immobilier en général dans plusieurs villes du Maroc, nombreux sont les TNB qui appartiendrait à d’anciens hauts cadres de différents services administratifs (aka «serviteurs de l’Etat») ou des politiciens. Ils en auraient fait l’acquisition dans des conditions douteuses. Certains d’entre-eux seraient encore en fonction. Soit ces terrains avaient été cédés gratuitement en contrepartie de faveurs obtenues pendant l’exercice de leurs fonctions, soit ils avaient été «vendus» à ceux-ci à des prix «symboliques», comme on dit. En réalité, ces terrains seraient, semble-t-il, des pots-de-vins «en nature»!

Il faut suspendre les exonérations et augmenter la TNB, dans les milieux urbains , afin de freiner la spéculation. Ou aumoins faire des taux élevés pour les promteur et les smsara, et encourager les jeunes de couches social moyenne à construire.

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