Station de dessalement de Casablanca: le plan de financement dévoilé

Au cœur du site devant abriter la future station de dessalement d'eau de mer à Casablanca, à 40 kilomètres de la capitale économique, le lundi 15 avril 2024 (crédit: Adil Gadrouz / Le360).

Une part importante du financement, soit plus de 3,2 milliards de dirhams, provient du Fonds espagnol pour l’internationalisation de l’entreprise et de Société Générale France, cette dernière étant garantie par l’Agence espagnole de crédit à l’exportatio. En complément, Attijariwafa Bank, la Banque Centrale Populaire (BCP) et Bank of Africa apportent 1,8 milliard de dirhams. Une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 11/05/2025 à 19h02

Le financement du projet de la station de dessalement de l’eau de mer de Casablanca est désormais clarifié, à la suite de l’annonce du closing financier par Al Baidaa Desalination Company (ADEC), la société en charge de sa réalisation. Ce financement s’élève à 5,2 milliards de dirhams et repose sur une structuration en project finance, un mode souvent adopté pour les projets d’infrastructures de grande envergure, explique Les Inspirations Eco du 12 mai

Les sources de financement sont diversifiées. Une part significative, soit 320 millions d’euros (plus de 3,2 milliards de dirhams), est apportée par le Fonds espagnol pour l’internationalisation de l’entreprise (FIEM) et Société Générale France, cette dernière bénéficiant d’une garantie de l’Agence espagnole de crédit à l’exportation (CESCE). À cela s’ajoute la contribution des banques marocaines Attijariwafa Bank, la Banque Centrale Populaire (BCP) et Bank of Africa, à hauteur de 1,8 milliard de dirhams. Cette structuration témoigne de la confiance des partenaires financiers, nationaux et internationaux, et renforce la crédibilité stratégique et économique du projet.

D’une capacité de production de 300 millions de m³ par an, la station sera la plus grande d’Afrique et l’une des plus imposantes au monde. Elle comprendra deux volets: 250 millions de m³/an destinés à l’approvisionnement en eau potable pour 7,5 millions d’habitants dans les villes de Casablanca, Settat, Berrechid et leurs environs et 50 millions de m³/an pour l’irrigation, notamment dans la zone agricole de Sidi Rahhal. «Ce projet vise à répondre à la demande croissante en eau potable, tout en soutenant l’agriculture locale en période de stress hydrique», précise Les Inspirations Eco.

L’usine sera alimentée en énergie renouvelable par un parc éolien de 360 MW situé à Bir Anzarane, dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, développé par Green of Africa Dakhla. Ce choix énergétique s’inscrit dans la stratégie nationale de transition énergétique et vise à garantir la durabilité et l’efficience du projet. Le recours aux énergies renouvelables permet non seulement une alimentation continue et écologique de l’usine, mais contribue également à la réduction des coûts opérationnels sur le long terme.

Le consortium chargé de la construction et de l’exploitation de la station est formé par Acciona Agua, filiale du groupe espagnol Acciona, et Green of Africa, une coentreprise réunissant Akwa Group et O Capital Group. La station sera implantée sur un terrain de 50 hectares, avec une mise en service prévue en deux phases : une première à la fin de l’année 2026, avec une capacité de 200 millions de m³/an, et une seconde en 2028, portant la capacité totale à 300 millions de m³/an.

Les travaux ont démarré le 1er avril 2024, financés initialement par les fonds propres des actionnaires d’ADEC, et avancent conformément au calendrier prévu. La station sera exploitée dans le cadre d’une concession de 30 ans, assurant une gestion durable dans une logique de partenariat public-privé avec l’ONEE.

Par Nabil Ouzzane
Le 11/05/2025 à 19h02