Spéculation: flambée sans précédent des prix du poisson

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Revue de presseKiosque360. Le poisson, dans ses différentes variétés, existe en quantités suffisantes sur le marché. Mais, en ce mois de Ramadan, il se fait de plus en plus rare sur la table des Marocains. La faute à une flambée astronomique des prix qui a profité au surgelé importé de Chine.

Le 17/06/2016 à 00h05

Au 10e jour du mois de Ramadan, les prix de plusieurs variétés de poisson ont déjà doublé, voire même triplé.Selon Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition de ce vendredi 17 juin, et sur la base d’une visite de terrain effectuée au niveau de plusieurs points de vente à Casablanca, les prix du poisson ont grimpé de 100 à 150% en l’espace de ces deux dernières semaines.

Ainsi, si les sardines se négocient entre 20 et 25 DH le kilo, les crevettes affichent jusqu’à 180 DH le kilo! Entre ces deux extrêmes, toutes les autres variétés s’inscrivent à la hausse: le calamar est à 160 DH, la sole et le merlan à quasiment 100 DH, la courbine et le congre (al farkh) sont écoulés respectivement à 90 et 80 DH le kilo.

En cherchant à expliquer les raisons de cette montée vertigineuse des prix du poisson, Al Ahdath est remonté vers l’amont du circuit. Si, au niveau des mareyeurs, les prix de vente en gros des caissons de poisson semblent normaux, c’est finalement la spéculation et la multiplication des intermédiaires entre l’amont et l’aval qui gonflent démesurément le prix du poisson avant son arrivée chez le détaillant.En effet, l’achat du poisson chez le mareyeur est monopolisé par une poignée de revendeurs qui le stockent d’abord, avant de le céder, en réalisant une marge bénéficiaire conséquente, à des «chennakas» (qui sévissent aussi dans la filière du poisson). Ce sont ces derniers qui approvisionnent, in fine, les détaillants officiant dans les différents points de vente des marchés de Casablanca.

Les autorités publiques chargées de la régulation des prix n’ont, selon le journal, rien à y redire. Elles considèrent tout simplement que c’est la loi de l’offre et de la demande qui a façonné les prix actuels du poisson.

Elémentaire mon cher Watson! Mais ces mêmes autorités ne doivent-elles pas intervenir pour fluidifier et simplifier le circuit de la vente des produits, dont le poisson, et en éliminer particulièrement tous les intermédiaires spéculateurs?

En attendant, les consommateurs se consolent avec du poisson surgelé, importé de Chine et vendu dans certains supermarchés. Il est moins frais, certes, mais beaucoup moins coûteux aussi.

Par Mohammed Ould Boah
Le 17/06/2016 à 00h05