Secteur automobile au Maroc: les raisons d’un recul inédit des exportations

Une usine de production automobile.

Une usine de production automobile.

Revue de presseAu premier trimestre 2025, les exportations de véhicules produits au Maroc ont enregistré un recul de 7,8%, impactant significativement le secteur automobile. Tandis que Renault Maroc maintient une légère baisse de ses volumes, Stellantis Maroc fait face à des difficultés plus marquées, liées à des problèmes techniques et logistiques. Entre enjeux industriels, défis commerciaux et tensions autour des investissements étrangers, le secteur automobile marocain traverse une période délicate. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Économiste.

Le 18/05/2025 à 19h22

Selon l’Office des changes, les exportations de véhicules produits au Maroc ont diminué de 7,8% au premier trimestre 2025, entraînant une perte estimée à plus de 3 milliards de dirhams par rapport à la même période en 2024.

Cité par le quotidien L’Économiste dans son édition du lundi 19 mai, le PDG de Renault Maroc, Mohamed Bachiri, indique que «les usines du groupe à Tanger et Casablanca ont peu été affectées, avec une production de 132 000 véhicules entre janvier et fin avril, soit une baisse limitée à 3,6% par rapport à l’année précédente».

En revanche, les exportations des véhicules produits par Stellantis Maroc ont été plus fortement touchées. Des difficultés d’exportation, attribuées à des «raisons techniques», sont apparues depuis fin 2024, confirmées par le ministre de l’Industrie, Ryad Mezzour. Ces problèmes incluent notamment des rappels de véhicules équipés de certains moteurs défaillants sur les marchés européens, ainsi que des opérations de maintenance programmées sur les chaînes de montage.

Le PDG de Renault souligne que ces fluctuations sont temporaires et liées à la gestion industrielle et logistique, relève L’Économiste. Il prévoit un redressement des volumes exportés d’ici un à deux mois et préfère analyser les résultats annuels complets, en vue de la conférence annuelle du groupe Renault en janvier 2026.

Interrogé sur la cause précise de ce recul, le ministre Ryad Mezzour évoque également une «attaque antidumping transnationale» liée à l’entreprise chinoise Citic Dicastal, spécialisée dans la production de jantes en aluminium à Kénitra. Cette affaire a conduit à l’abandon d’un projet d’investissement majeur au Maroc, remplacé par un projet similaire au Portugal. Toutefois, Dicastal a confirmé son intention de lancer un quatrième site industriel au Maroc.

Le ministre souligne par ailleurs la montée en compétitivité de l’industrie marocaine, qui attire un nombre croissant d’investisseurs chinois désireux d’accéder aux marchés européens et américains. Il insiste sur la nécessité de maintenir un équilibre délicat entre les intérêts des industriels européens, principaux clients du Maroc, et ceux des nouveaux entrants chinois, afin de préserver l’accès aux marchés européens et d’éviter des représailles commerciales.

Par Walid Ayadi
Le 18/05/2025 à 19h22