Le 23 mars 2021, le ministère de l’Energie avait lancé un appel à manifestation d'intérêt pour la construction et l'exploitation d'une unité flottante, de stockage et de regazéification du gaz naturel liquéfié (FSRU).
«L'importance de ce projet et les conditions du marché national et régional ont suscité l'intérêt d'un nombre important de sociétés nationales et internationales», souligne le ministère dans son communiqué diffusé ce vendredi 15 octobre 2021.
Motivé par cet engouement des opérateurs et la captation de nouvelles opportunités dans un schéma accéléré, et afin d'assurer plus de visibilité pour les prochaines étapes de la réalisation, le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable prolonge la période de consultation de 10 jours, à partir du 15 octobre 2021, ajoute la même source.
Durant cette prolongation, les soumissionnaires pourront répondre à la demande d'informations complémentaires aux offres déposées le 15 juin 2021, en tenant compte de l'ajout d'un site supplémentaire, au nord du Royaume, toute en détaillant la structuration du financement envisagé ainsi que les conditions du contrat d'approvisionnement en gaz, est-il précisé.
«Les sociétés ayant manifesté leur intérêt sont contactées par l'administration, en toute transparence, à l'effet d'affiner les offres et présenter un modèle d'approvisionnement permettant la sécurité de l'approvisionnement pour le Maroc», conclut le communiqué du ministère de tutelle.
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L’annonce du prolongement de la durée de l’appel d’offres du ministère de la Transition énergétique intervient à deux semaines de l’expiration du contrat relatif au Gazoduc Maghreb-Europe (GME) transitant par le Maroc et à travers lequel l’Algérie alimente la péninsule ibérique en gaz naturel.
Lors de sa sortie médiatique, dimanche 10 octobre 2021, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que l'Espagne ne sera plus approvisionnée en gaz via le GME transitant par le Maroc. «Nous n'avons plus besoin de ce gazoduc… Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner via Medgaz», a-t-il affirmé.
Concernant la poursuite du pompage du gaz algérien au Maroc via le GME, Tebboune a affirmé qu'«aucune décision n'a encore été prise à cet effet», soulignant que l’Algérie continuera à pomper le gaz via ce gazoduc jusqu’à la fin du contrat en vigueur, prévue le 31 octobre 2021.
Interrogée par Le360, une source proche de ce dossier assure que le Maroc est prêt à faire face à tous les scénarios. «En cas de non-renouvellement de l’accord sur le GME, nous n’allons pas laisser pourrir le gazoduc», a-t-elle fait savoir, ajoutant que le Maroc ne tardera pas à l’utiliser en inversant le sens des flux de gaz qui, le cas échéant, seront acheminés depuis l’Espagne.
Alimentées jusqu’ici par le gaz algérien, les deux centrales de Ain Beni Mathar et de Tahaddart fonctionnent en semi-base. Elles sont occasionnellement utilisées comme centrales d’appoint lorsque les besoins du réseau se font sentir. Ces deux centrales contribuent à hauteur de 17% à la production électrique nationale.