Qui aurait cru que les entreprises finiraient par se méfier des réseaux sociaux? Effectivement, la généralisation des réseaux sociaux a entraîné de facto l'apparition d'un nouvel espace de communication qui a ses propres codes et usages. Une tribune virtuelle qui est restée assez longtemps hors des radars des autorités publiques comme des entreprises, souligne L'Economiste dans son édition du 9 mars.
La polémique Ikea en est un bon exemple. “L'entreprise doit faire face à de nouveaux enjeux en termes d'image et réputation qui doivent être gérés en conséquence”, a affirmé Raja Bensaoud, consultante en communication stratégique et de crise mais également directrice générale du Cabinet Capstrat, lors d'une conférence qui a eu lieu à la Chambre française de commerce du Maroc, le 8 mars.
En plus des post et commentaires de l'internaute lambda, les managers redoutent de plus en plus l'usage des réseaux sociaux par leurs salariés et les risques qui en découlent, la parole du salarié étant considérée comme crédible. Une mauvaise opinion peut donc impacter l'activité de l'entreprise.
En plus de l'e-réputation, la crainte s'étend également à la divulgation d'informations confidentielles (brevets, droits de propriété industrielle…). Pour se prémunir, les managers sont désormais obligés de restreindre la diffusion de certaines informations en interne. Beaucoup d'entreprises mettent donc en place une charte portant sur les réseaux sociaux et leur utilisation en interne, le contrôle des flux enregistrés sur les postes professionnels ou, encore, interdisent l'accès au niveau des postes de travail.
Pour faire face aux éventuels dérapages de leurs salariés, certaines entreprises n'hésitent pas non plus à mettre en place des groupes de parole internes ou des outils pour recueillir les doléances de leurs salariés: entretiens annuels, sondages, réunions informelles. Histoire que l'employé puisse se “défouler” ailleurs que sur la Toile mais, aussi, améliorer son quotidien professionnel. Les managers n'hésitent pas non plus à développer le “personal branding” qui permet aux salariés de se transformer en “ambassadeurs de l'entreprise”
Pour l'instant, en l'absence de cadre légal, les entreprises peuvent s'adosser à la loi n°09-08 portant sur la protection personnelle pour attaquer les éventuels salariés qui auraient porté atteinte à leur entreprise. Cela dit, c'est encore très difficile à prouver et il n'existe pour l'instant aucun cas de jurisprudence.