Après des saisons marquées par la sécheresse et les incertitudes, les pluies tant attendues sont enfin arrivées dans la région de l’Oriental. Dans les champs fraîchement abreuvés, un parfum d’espoir s’est mêlé à celui de la terre mouillée. Pour les agriculteurs de la région, ces précipitations n’ont rien d’anodin. Elles redonnent vie aux sols et redynamisent une campagne agricole qui, jusqu’ici, avançait à pas prudents. Surtout, elles changent la donne pour la betterave sucrière, une culture stratégique à la fois sur le plan économique et social.
«Ces pluies sont une véritable bénédiction. Elles arrivent à point nommé, alors que nous étions nombreux à craindre pour la survie de certaines activités agricoles», confie Houcine Kasmi, président de la coopérative Al-Izdihar pour le développement durable. «Cette nouvelle donne réveille l’espoir chez tous les agriculteurs, des plus petits exploitants aux grandes structures. La culture de la betterave sucrière, en particulier, en tire déjà un grand bénéfice, d’autant plus que les barrages affichent un taux de remplissage nettement amélioré», ajoute-t-il.
Parallèlement aux pluies, l’intervention de l’Office régional d’investissement agricole de Moulouya a été déterminante. «Ils ont répondu rapidement à nos demandes, en débloquant une part supplémentaire d’eau d’irrigation. Ce geste a redonné confiance aux producteurs et relancé l’élan de la saison», affirme Kasmi, reconnaissant.
Sur le terrain, les signes sont prometteurs. Latifa Dalli, ingénieure au sein de l’Office régional, suit de près l’évolution de la campagne betteravière. «Cette année, nous avons atteint une superficie de 4.300 hectares cultivés en betteraves sucrières, contre seulement 2.730 l’an dernier. Rien que sur la rive gauche, on compte 3.400 hectares», explique-t-elle. La plaine de Garet, la commune de Bouarg dans la province de Nador, ainsi que la plaine de Trifa dans la province de Berkane, participent pleinement à cette dynamique.
Les récentes pluies dans la région de l'Oriental ont dynamisé la culture de la betterave sucrière. (M.Chellay/Le360)
«Le stock des barrages était faible et les pluies peu régulières. Mais, grâce à une organisation rigoureuse des cycles d’irrigation, nous avons pu maintenir les cultures en bonne santé», se réjouit-elle. Aujourd’hui, les champs verdissent, les semences ont pris racine et les betteraves sucrières se développent dans des conditions jugées très favorables.
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Pour assurer la réussite de cette campagne, un arsenal de mesures a été déployé: planification rigoureuse de l’irrigation, distribution de semences résistantes aux maladies, apport d’engrais, traitement phytosanitaire et accompagnement technique des agriculteurs à chaque étape.
«Nous travaillons en étroite coordination avec nos partenaires pour garantir la qualité de la production, tout en veillant à la durabilité de la culture», conclut Latifa Dalli. Car au-delà des rendements, c’est tout un équilibre territorial et social qui dépend de cette filière.