L’adoption en conseil de gouvernement du projet de loi sur les établissements de crédits et organismes assimilés fait la Une de l'ensemble de la presse de ce vendredi 17 janvier. Al Massae estime que "des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont exercé des pressions sur le Maroc pour accélérer la mise en place du texte qui consacre une part importante aux banques participatives". Ces pays auraient, à en croire le journal, joué la carte de l’investissement promis au Maroc à hauteur de 5 milliards de dollars afin de faire entendre leur requête.
Pour Al Massae, "les hommes d’affaires du Golfe constatent que le système bancaire classique est l’un des principaux freins au développement de l’investissement de ces pays au Maroc, indiquant qu'ils attendent depuis longtemps l’adoption du système de finance islamique par le gouvernement marocain afin de renforcer les échanges économiques entre le Maroc et les pays du Golfe". Le quotidien évoque également une étude réalisée par Reuters Thomson, en partenariat avec la Société islamique pour le développement du secteur privé, le Conseil général des banques et des institutions financières. Selon Al Massae, ce rapport a révélé plusieurs risques à l’introduction de la finance islamique au Maroc. Le journal fait notamment référence à la présence d’une structure du marché bancaire qui ne favorise pas la concurrence entre plusieurs acteurs du secteur.
Tout bénéf'Dans le même registre, Bayane Al Yaoum décrypte les tenants et les aboutissants de ce nouveau projet de loi sur le système bancaire marocain. Et de souligner que "Bank Al-Maghrib a reçu plusieurs demandes d’institutions financières arabes souhaitant s’installer au Maroc, en tant que banques participatives. Citons parmi elles, Al Barak Bank (Bahreïn), la Banque d’investissement du Koweït, la Banque nationale du Qatar. Et d’ajouter que, de l’avis des économistes, "le lancement des banques participatives permettra de générer quelque 90 milliards de DH, dont 9% des réserves de liquidité nationale".
Malgré les réticences de certains observateurs, il est certain que l’avènement de la finance islamique au Maroc redonnera une nouvelle dynamique au marché bancaire. De plus en plus ouvert aux financements du Golfe, le Maroc est appelé à adapter son offre bancaire et financière à ces fonds arabes pour les encourager à multiplier leurs investissements. D’un autre côté, selon plusieurs études, il apparaît que plus de la moitié des marocains sont prêts à adopter le système bancaire participatif. Encore faut-il trouver le moyen de concilier les deux offres afin d’éviter une cannibalisation de la banque "halal" au profit du modèle classique.