Le Maroc est désormais le leader mondial en termes de coût de main-d’œuvre par véhicule (LCPV–Labor Cost Per Vehicle) dans l’industrie automobile, selon une étude du cabinet de conseil américain Oliver Wyman. Cette position, indique le quotidien L’Économiste dans son édition du lundi 12 mai, s’avère surprenante pour certains, car la Chine, longtemps perçue comme le pays à faible coût de production, n’est plus en tête de ce classement.
D’après le rapport 2025 intitulé Getting Under the Hood of Automotive Labor Cost Per Vehicle, le Maroc, aux côtés du Mexique et de la Roumanie, se distingue désormais parmi les pays où les coûts de main-d’œuvre sont les plus bas dans l’industrie automobile mondiale. Cette étude couvre plus de 250 usines d’assemblage de véhicules à travers le monde, mettant en lumière des disparités significatives entre les principaux pays producteurs d’automobiles.
Le coût de la main-d’œuvre par véhicule au Maroc est de 106 dollars, plaçant le pays en tête du classement. Il est suivi par la Roumanie (273 dollars), le Mexique (305 dollars) et la Turquie (414 dollars). En comparaison, la Chine se classe cinquième avec un coût de 597 dollars par véhicule, tandis que l’Allemagne affiche le coût le plus élevé à 3.307 dollars, en raison notamment de la présence de syndicats puissants et de réglementations strictes sur les heures de travail.
Le rapport, ajoute L’Économiste, souligne également une croissance remarquable des sites de production au Maroc. En 2024, la production a enregistré une augmentation de 29% par rapport à 2019, le taux de croissance le plus élevé à l’échelle mondiale. À titre de comparaison, la Chine a connu une hausse de 24%, tandis que la production en Allemagne a chuté de 13% et de 31% au Royaume-Uni. Ces chiffres illustrent l’efficacité croissante des centres de production marocains.
Les auteurs de l’étude précisent que des salaires plus bas dans des pays comme le Maroc et la Roumanie, combinés à une hausse de la production et de la productivité, ont propulsé ces régions parmi les plus performantes en termes de coût de main-d’œuvre par véhicule. Ces avantages ont attiré les investissements et contribué à la délocalisation des lignes de production, notamment par des fabricants de véhicules destinés à un large public. En particulier, le Maroc est devenu un centre de production à faible coût, privilégié pour les fabricants français.
Le Mexique, quant à lui, représente une base stratégique pour les constructeurs automobiles allemands, japonais et sud-coréens. Grâce à des coûts de main-d’œuvre compétitifs, les fabricants français ont considérablement délocalisé leur production vers le Maroc, où ils réalisent désormais plus de la moitié de leurs volumes de fabrication hors de l’Hexagone.