Dans un monde hyperconnecté, avec des liens commerciaux profonds, l’économie mondiale est de plus en plus vulnérable aux chocs. Le Maroc, qui a réussi durant ces dernières années à bâtir une plateforme industrielle solide, se doit, dans cette conjoncture, de garantir sa souveraineté économique afin de réduire sa dépendance aux importations et limiter l’impact des perturbations logistiques mondiales.
Dans un livre blanc, la CGEM a ainsi livré une série de propositions pour encourager le Made in Morocco, stimuler l’investissement, faciliter l’accès aux financements, promouvoir l’innovation et instaurer la culture de la préférence nationale.
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Il s’agit notamment de l’association des programmes de financement et de subvention de l’État à un niveau d’intégration locale, du développement du niveau d’intégration locale, de l’accélération de la politique d’import-substitution et de la mise en place d’une politique de valorisation et de rayonnement du Made in Morocco.
Pour promouvoir la recherche et l’innovation, les patrons proposent d’accélérer le déploiement des cités d’innovation au niveau de chaque région, de créer des Groupements d’intérêt public (GIP) constitués par l’État, les régions et le secteur privé, de rapprocher les universités des entreprises et d’encourager l’usage des droits de la propriété intellectuelle.
Afin de faire de la commande publique un levier de développement industriel, la CGEM suggère d’encourager les soumissions des PME aux marchés publics, d’alléger et simplifier les procédures de soumission en réduisant les références demandées par les institutions publiques pour faciliter l’accès aux startups et aux TPME, de créer de nouveaux statuts comme «les gazelles marocaines» qui permettraient de donner à certaines sociétés un accès privilégié à l’Etat et aux entreprises publiques, en plus de promouvoir l’émergence de nouveaux secteurs stratégiques, comme la tech.
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Dans le but d’assurer une meilleure optimisation des ressources de l’État et d’en tirer un maximum de productivité, le livre blanc de la CGEM propose notamment de mettre en place une structure unique pour la maîtrise d’ouvrage déléguée de l’État pour ses infrastructures, de lancer l’Observatoire de la commande publique et de responsabiliser les institutions dans le cadre des principes de bonne gouvernance.
Sur le volet financement, le patronat préconise la création de fonds sectoriels qui seraient déployés pour investir des obligations convertibles avec des bons de souscription d’actions. Il propose aussi d’encourager l’investissement des «Business Angels», à travers des dispositifs fiscaux incitatifs, de développer de nouveaux mécanismes de financement dédiés aux très petites, petites et moyennes entreprises, à l’instar du crowdfunding, ou encore de créer une offre de prêts à moyen terme pour des investissements immatériels en faveur des TPME sans caution personnelle.