L’économie informelle représente près de deux tiers des emplois et touche plusieurs activités. Le constat est de la puissante Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui consacre une étude sur le Maroc, relayée dans le quotidien L’Economiste du jeudi 12 septembre.
Parmi ces activités figurent l’agriculture, où environ 82% des femmes et 46% des hommes y travaillent. Ce phénomène est également présent dans la construction, les travaux publics, ainsi que le commerce et les services de réparation.
Selon l’étude, le nombre élevé d’entreprises et d’emplois relevant de l’économie informelle entrave les gains de productivité des entreprises marocaines. «L’économie informelle se traduit par la persistance d’une faible productivité et d’emplois de piètre qualité, tout en constituant une source de concurrence déloyale pour les entreprises formelles», lit-on. Les petites entreprises sont plus durement touchées et dans les transactions, le secteur informel dispose d’un avantage estimé de 20% à 40% par rapport au secteur formel.
L’ampleur de l’économie informelle est également préjudiciable à la mobilisation des recettes fiscales, à la croissance globale et à la dynamique concurrentielle dans le secteur formel. Ce qui renvoie à l’urgence d’un plan d’attaque.
«L’étude de l’OCDE recommande des incitations, comme l’allégement des charges fiscales et sociales pour les petites entreprises qui se régularisent, mais aussi un renforcement des mécanismes de contrôle et de sanction. L’introduction de solutions numériques, telles que le paiement électronique et la facturation en ligne, pourrait également faciliter la transition en réduisant les coûts de mise en conformité», lit-on encore.
En parallèle, l’amélioration de l’accès au crédit et le soutien à l’entrepreneuriat sont essentiels pour encourager les travailleurs et les entreprises à formaliser leurs activités.
Pendant ce temps, «le fonctionnement du marché du travail a laissé à désirer pendant la reprise», souligne le rapport de l’OCDE. Le taux d’activité des femmes est demeuré exceptionnellement bas, à 19%, en 2023. Le taux de chômage, qui a augmenté pendant la pandémie, a atteint 13% en 2023, soit son plus haut niveau depuis vingt ans.
Face à un taux de chômage des jeunes (âgés de 15 à 24 ans) s’établissant à un niveau record historique de 35,8%. L’OCDE estime qu’il est de plus en plus urgent d’accomplir des efforts pour intégrer les jeunes dans la population employée, compte tenu de la montée du chômage, ainsi que pour étayer la croissance à long terme.