Le Maroc met le turbo sur l’hydrogène vert

Pour séduire les investisseurs, le Royaume a décidé de dédier à la filière de l'hydrogène vert un foncier d’un million d’hectares.

Revue de presseLe «pétrole vert» est au cœur de la stratégie énergétique du Royaume. Et ils sont très nombreux, parmi les géants du secteur, à se bousculer au portillon. À la clef, de nombreux avantages et facilités, dictés par une vision royale. Cet article est une revue de presse tirée de Jeune Afrique.

Le 02/04/2024 à 22h41

L’offre Maroc pour le secteur de l’hydrogène vert voulue par le roi Mohammed VI prend forme. Dans une circulaire en vigueur depuis le 11 mars, le gouvernement détaille les principales mesures destinées à développer ce secteur, indique le mensuel Jeune Afrique, citant les conclusions de ce document. Cette offre est dédiée aux investisseurs qui veulent produire au Maroc à échelle industrielle de l’hydrogène vert et ses dérivés destinés au marché local comme à l’export.

Pour séduire les investisseurs, le Royaume a décidé de dédier à la filière un foncier d’un million d’hectares, «accessible et à fort potentiel en matière de production d’hydrogène vert». Dans un premier temps, 300.000 hectares seront répartis en lots de 10 000 à 30 000 en fonction de la taille des projets. «Toutefois, pour les investisseurs retenus ayant exprimé un intérêt pour une superficie plus importante, justifiée par la taille de leur projet, une assiette minimale d’environ 30.000 hectares leur sera mise à disposition dans une première phase, tout en leur accordant de la visibilité sur l’assiette globale susceptible de leur être attribuée ultérieurement, avec une libération progressive et sous conditions», détaille Jeune Afrique, citant ledit texte. Le Sahara marocain offrira le plus gros lot de cette assiette.

Compte tenu de l’énorme potentiel du Maroc en énergies propres, l’État a réservé des assiettes foncières, d’une superficie globale de plus de 1,44 million d’hectares, dédiées à la réalisation des projets de grande ampleur au profit de l’énergie renouvelable, spécialement dans la production de l’hydrogène vert. Ces investissements correspondent à une valeur globale de plus de 549 milliards de dirhams.

«Parmi les bénéficiaires du foncier mobilisé, les géants OCP et Acwa Power, ou encore Taqa Morocco, qui compte injecter 96 milliards de dirhams dans la construction, à Dakhla, d’une centrale d’énergie renouvelable dédiée à la production d’hydrogène vert», lit-on.

Comme tous les autres investisseurs, les producteurs d’hydrogène vert pourront également bénéficier des avantages de la charte d’investissement. Mais aussi d’incitations fiscales, particulièrement en termes d’exonération du droit d’importation et d’exonération de la taxe sur la valeur ajoutée pour les biens acquis à l’intérieur comme ceux acquis à l’importation.

Selon la circulaire, le gouvernement pourra aussi développer une ou plusieurs zones d’accélération industrielle. «Les projets d’investissement réalisés dans une logique d’intégration industrielle locale de la filière hydrogène vert au Maroc, qu’il s’agisse d’intégration horizontale (équipements nécessaires à la chaîne de la valeur hydrogène) ou verticale (industries consommatrices d’hydrogène et/ou de ses dérivés au Maroc), pourront également bénéficier des avantages fiscaux et douaniers relatifs à ce statut», explique le texte repris par le mensuel.

L’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen), qualifiée de «point focal de l’offre Maroc», sera l’interlocuteur des investisseurs.

Par Nabil Ouzzane
Le 02/04/2024 à 22h41