Le projet de fabrication et de mise en seringue du vaccin anti-Covid-19 et autres vaccins est une concrétisation, on ne peut plus claire, de la grande ambition que nourrit le roi Mohammed VI pour faire du Royaume un hub continental de production et de distribution de vaccins.
En toile de fond, l'enjeu dépasse de loin la dimension d'une campagne nationale de vaccination, aussi réussie soit-elle. Il va au-delà de la protection des citoyens contre une maladie potentiellement grave pour anticiper un challenge du futur: se donner les capacités industrielles pour une fabrication locale de vaccins en tous genres.
Porteur du point de vue industriel et stratégique, ce méga-projet de 500 millions de dollars consolide le statut du Royaume en tant que pourvoyeur de sécurité sanitaire à l'échelle continentale, face aux risques de santé, aux dépendances extérieures et aux contingences politiques.
L'autosuffisance, la complémentarité et la souveraineté sanitaires, telles sont les principes à la base du partenariat prometteur qui a donné lieu à ce chantier qui consacre le rayonnement international du Maroc.
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Ancrée dans une logique de coopération intelligente et mutuellement avantageuse, la démarche du Royaume s'inscrit dans une philosophie audacieuse et solidaire à l'égard des pays d'Afrique en particulier. En bref, une démarche avant tout favorable aux citoyens et s'adossant à l'expérience acquise par les pays africains les plus avancés.
En chiffres, le projet, mis en branle ce lundi 5 juillet 2021, vise à démarrer à court terme avec une capacité de production mensuelle de 5 millions de doses de vaccin anti-Covid-19, avant de passer à la vitesse de croisière sur le moyen terme. L'objectif premier: développer des vaccins «made in Morocco» et assurer l'autosuffisance du pays, tout en approvisionnant le continent africain et les pays maghrébins voisins.
Si le Royaume s'est procuré les atouts pour développer ses propres structures de fabrication de vaccins, il n'en demeure pas moins qu'il disposait déjà des moyens industriels et technologiques nécessaires à cet effet. N'a-t-il pas pris part, de bout en bout, à des essais vaccinaux multicentriques, avec tout ce qui en découle en termes de transfert d’expertise et d'acquis scientifiques pour le pays?
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C'est la raison pour laquelle la Chine a misé sur un allié sûr pour le renforcement des capacités de fabrication de vaccins et pour exporter vers le reste du continent. Et de l'aveu même des experts, l'Empire du Milieu a tout à gagner d'un tel partenariat avec le Maroc, un pays fortement implanté en Afrique et qui maîtrise les circuits de distribution.
Sans oublier que le projet présenté devant le Souverain renforce le rayonnement international du Royaume au même titre que sa vocation de pourvoyeur de sécurité sanitaire au sein de son environnement régional et continental.
Le Royaume se lance en effet aujourd'hui dans un domaine qui reste largement la chasse gardée des grandes puissances mondiales, depuis le début de la crise sanitaire. Parmi les plus dynamiques, son industrie pharmaceutique est en tout cas bien partie pour se frayer une place dans la cour des grands par la co-industrialisation et le transfert de technologies.