Après le secteur de l’Education, celui de la santé fait également entendre sa voix sur la question des revalorisations des salaires. Ainsi, le Syndicat national de la santé (SNS), affilié à la CDT, exhorte le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, à accélérer le processus d’amélioration des conditions financières des professionnels du secteur, relève le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 14 décembre.
Pour l’économiste Mohamed Rahj, l’augmentation des salaires en période d’inflation peut effectivement aggraver le phénomène, mais, simultanément, l’État est appelé à atténuer cette pression en prenant d’autres mesures.
«Sur le plan économique, l’impact de l’augmentation salariale dépend de la manière dont les bénéficiaires, les salariés, gèrent leurs revenus. S’ils épargnent une partie pour financer ultérieurement des investissements, ou si l’augmentation est convertie en consommation, cela peut avoir des implications différentes», souligne l’economiste, cité par le quotidien.
Si la consommation se concentre sur des produits fabriqués localement, même en période d’inflation, cela stimule l’économie nationale grâce à la consommation de produits locaux. Cela contribue ainsi à la croissance. En revanche, si la consommation est orientée vers des produits importés, comme cela a été observé en 2010, cela peut avoir des conséquences différentes.
Pour lui, bien que l’augmentation des salaires puisse avoir des répercussions négatives sur le plan macroéconomique, sur le plan microéconomique, le bénéficiaire de cette hausse sera enclin à la convertir en actes de consommation. Cela est conditionné par le fait que les achats soient dirigés vers des produits fabriqués au Maroc, permettant ainsi de réaliser les transactions en dirham.
«Le gouvernement a choisi une approche corporatiste en discutant et négociant avec une corporation spécifique, à savoir le secteur de l’enseignement. Il est donc tout à fait logique de voir d’autres secteurs réagir», souligne-t-il. Au lieu d’engager des négociations pour une augmentation salariale bénéficiant à l’ensemble des travailleurs, le gouvernement a choisi une approche corporatiste, qui, selon l’analyse, ne conduit généralement à rien, sauf à provoquer des manifestations d’autres syndicats. «Si le gouvernement ne répond pas aux revendications de ces professionnels, il y a le risque qu’ils empruntent la même voie que les enseignants, à savoir la mobilisation dans la rue», fait remarquer l’économiste.
Cette tendance pourrait conduire à un scénario où les négociations se déroulent dans la rue, avec les manifestants influant sur les termes de ces discussions plutôt que par le biais de canaux plus formels.
La solution? Des négociations globales avec les syndicats du secteur public et privé, en tenant compte non seulement des augmentations des salaires, mais également de l’impôt sur le revenu. «La technique suggérée par l’économiste consiste à revoir les tranches d’imposition et à les indexer sur le taux d’inflation. Ainsi, même avec un salaire inchangé, l’effet de la barrière fiscale permettrait d’obtenir un revenu net supérieur», lit-on.