L’industrie automobile marocaine, qui connaît une croissance accélérée ces dernières années, n’échappe pas aux radars de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Dans son dernier rapport intitulé «Economic Development in Africa 2023», l’organe onusien met en exergue les facteurs clés qui expliquent le succès du secteur automobile au Royaume, dans un chapitre dénommé «Maroc: une industrie automobile nationale exemplaire».
La CNUCED évoque d’emblée la forte augmentation de la production de véhicules au Maroc qui est passée de 42.066 unités en 2010 à 403.007 unités en 2021, et des exportations évaluées à 8,3 milliards de dollars, dont 3,4 milliards de dollars d’exportations finales de véhicules. A préciser qu’en 2022, les exportations de véhicules du Royaume ont même dépassé les 10 milliards de dollars.
2ème producteur de véhicules en Afrique en 2021
Le rapport rappelle qu’en 2021, le Maroc était 2ème en termes de production de véhicules en Afrique derrière l’Afrique du Sud (631.921 unités) et très loin devant l’Algérie avec ses 60.012 unités. Et les perspectives sont prometteuses: «Le Maroc ambitionne de produire 1 million de voitures par an d’ici 2025 et d’atteindre un taux d’intégration locale de 80%. En 2020, le Royaume disposait d’une capacité annuelle installée de 700.000 véhicules», souligne-t-on.
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La CNUCED indique également qu’environ 220.000 emplois ont été créés dans ce secteur, avec un réseau d’équipementiers en plein essor, composé de plus 230 entreprises de rang 1 et 2, comme German Motors Distributors, Renault, Stellantis, Sumitomo ou encore Yazaki. Ce qui représente un taux d’intégration locale de 60%.
Mieux, «la fabrication s’oriente vers des composants plus complexes à forte valeur ajoutée, tels que la fabrication de moteurs, l’ingénierie, la recherche et le développement. Le Maroc produit également environ 40.000 à 50.000 véhicules électriques par an.»
D’après la CNUCED, si le Maroc a pu asseoir cette solide industrie locale, c’est grâce à l’investissement dans les infrastructures (connectivité nationale et internationale), la création de six zones économiques spéciales, dans lesquelles les investisseurs bénéficient d’exonérations fiscales et d’autres incitations, et sa proximité avec l’Europe.
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Le rapport cite aussi les plans et politiques industriels nationaux, tels que le Plan d’accélération industrielle 2014-2020, qui ont stimulé l’écosystème de l’industrie automobile et ont favorisé l’avènement de parcs industriels et des cités automobiles comme Kénitra et Tanger. «L’intégration du Maroc dans l’économie mondiale, facilitée par la signature de divers accords de libre-échange, a également fait du pays un lieu d’investissement lucratif», indique le document.
Diversification des destinations d’exportation
Autre atout, selon la CNUCED, les capacités d’ingénierie et de recherche et développement qui se sont accrues, avec l’établissement d’un centre technique régional par Stellantis et du premier centre d’essai automobile en Afrique, ce qui permettra au Maroc d’être autonome en matière de validation et d’homologation des pièces et des véhicules.
En outre, «l’investissement systématique dans l’éducation et le développement des compétences ont permis l’émergence d’un savoir-faire marocain dans la fabrication de pièces et de composants», précise-t-on.
A en croire la CNUCED, le Maroc devrait tout de même diversifier les destinations d’exportation des véhicules pour maintenir la croissance et favoriser la durabilité de la chaîne d’approvisionnement de son industrie. Le Royaume doit par exemple miser sur l’exportation de pièces détachées vers l’Afrique, un marché dominé par les véhicules d’occasion, recommande-t-elle.