Une nouvelle mesure stratégique vient d’être adoptée pour soutenir l’approvisionnement national en blé tendre meunier. Du 1er mai au 31 décembre 2025, un système de restitution à l’importation sera mis en œuvre, suite à une décision conjointe du ministère de l’Économie et des Finances et du ministère de l’Agriculture, indique le quotidien L’Économiste dans son édition du lundi 5 mai.
Cette mesure prévoit l’octroi d’une prime forfaitaire aux importateurs de blé tendre meunier, qu’il s’agisse d’organismes stockeurs (commerçants en céréales, coopératives agricoles marocaines et leur union) ou de minoteries industrielles, conformément aux articles 11 et 14 de la loi 12-94 régissant l’Office National Interprofessionnel des Céréales et des Légumineuses (ONICL) et le marché céréalier.
Les importations éligibles doivent être effectuées entre le 1er mai et le 31 décembre 2025, avec preuve via connaissement, lit-on. En cas de force majeure justifiée, les cargaisons chargées après cette date pourront bénéficier de la prime calculée sur la base du mois de décembre 2025. Le comité de suivi, composé de représentants des deux ministères et de l’ONICL, sera chargé d’évaluer les cas exceptionnels.
Chaque mois, la prime forfaitaire sera calculée sur la base des données fournies en annexe de la circulaire. Le prix de revient moyen retenu correspondra à la moyenne des deux origines les moins chères parmi l’Allemagne, l’Argentine, la France et les États-Unis, précise L’Économiste. Toutefois, si l’écart entre ces deux prix dépasse 30 DH/quintal, la moyenne sera ajustée à partir du prix le plus bas, augmenté de 15 DH/quintal.
Pour les origines française et américaine, le prix de référence sera le minimum observé respectivement parmi trois types de blé français et deux types de blé américain. Seules les données comportant au moins dix cotations mensuelles seront retenues.
La prime versée par l’État représentera la différence entre le prix de revient moyen (sortie port) et un prix de référence fixé à 270 DH le quintal. Elle sera appliquée uniquement aux importations dont le chargement a eu lieu durant le mois concerné, comme en atteste la date du connaissement, lit-on encore.
Face à une récolte inférieure à la moyenne, le Maroc intensifie ses efforts pour sécuriser ses stocks, notamment par des importations renforcées en provenance de la France et de la Russie. Selon le Bulletin de la FAO de mai 2025, les perspectives céréalières en Afrique du Nord sont contrastées. Si l’Algérie prévoit théoriquement une campagne proche de la moyenne, l’Égypte et la Tunisie espèrent de bonnes récoltes grâce à l’irrigation. Le Maroc, quant à lui, doit combler un déficit national pour répondre à la demande locale.