Lors de cette sortie médiatique, la première depuis sa nomination à la tête de cette direction en septembre 2023, il a d’emblée répondu à l’épineuse question liée aux ruptures de certains précieux médicaments des pharmacies, affirmant en minimisant son ampleur et en indiquant que «le phénomène n’est pas unique au Maroc, on le trouve partout dans le monde y compris dans les pays développés».
«Dans leur majorité, ces produits sont importés ou en situation de monopole». Tout en veillant sur la qualité des médicaments mis en vente au Maroc, la Direction du médicament et de la pharmacie (DMP), a-t-il dit, rappelle que «la plupart des produits de base servant à la fabrication des médicaments viennent de l’Inde et de la Chine».
Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb a écrit dans ce sens, a-t-il poursuivi, aux industriels pour assurer un approvisionnement efficace et normal du marché. Il faut savoir que la DMP a pour principale mission d’approvisionner les centres et hôpitaux publics en médicaments et autres produits.
Quant aux médicaments vendus au public via les pharmacies, la tâche des fournisseurs et des distributeurs relève du ressort des industriels et des grossistes. Au Maroc, a précisé Aziz Mrabti, «il y a 7.500 médicaments de tous les genres qui sont enregistrés et commercialisés sous le contrôle de la DMP».
Et d’ajouter que 70% des besoins du Maroc sont fabriqués localement. Selon lui, cette direction œuvre sans relâche avec l’appui de l’Observatoire des médicaments pour éviter les ruptures.
Aziz Mrabti, pharmacien spécialiste en santé publique, a également livré un aperçu sur la DMP, une des huit directions du ministère de la Santé et de la Protection sociale, organisée en deux divisions, à savoir la division du Laboratoire national de contrôle des médicaments «LNCM» et la division de la pharmacie.
Le département est chargé de la régulation du secteur des médicaments et des produits de santé en constituant «une pièce maîtresse dans la politique pharmaceutique nationale et en assurant la veille et la sécurité sanitaire». Quant à la fabrication locale des médicaments, un secteur «très développé» au Maroc, celui-ci est le «2ème fabricant en Afrique avec une production de plus de 70% de nos besoins nationaux», précise-t-il.
Lire aussi : Santé: une baisse de prix pour 29 médicaments
«Nous œuvrons pour augmenter ce volume et assurer la souveraineté et l’autonomie», a affirmé le patron de la direction en traçant l’objectif d’atteindre cette souveraineté vers 2028. «Sa Majesté le roi Mohammed VI a donné ses instructions pour la réalisation de cet objectif», a-t-il martelé.
«La DMP prendra prochainement le statut d’Agence nationale, car le Souverain a voulu lui donner une valeur stratégique», a souligné le patron de la direction en rappelant l’existence d’un contrôle rigoureux de la qualité et de la vente des médicaments à l’usine et dans les pharmacies. «Aucun médicament au Maroc ne peut être mis en vente sans l’autorisation du ministre de la Santé et de la DMP», a affirmé le responsable indiquant que son département a effectué en 2023 plus de 200 missions d’inspection.
Lire aussi : Santé: un avant-projet de décret pour encadrer la publicité des médicaments
Répondant à la question des prix des médicaments que certains estiment élevés, Aziz Mrabti a indiqué qu’en 2022/2023 «plus de 420 médicaments ont connu une baisse de prix et depuis le début de 2024, quelque 4.429 médicaments ont vu leur prix baisser en raison de l’annulation de leur TVA». La fixation des prix publics est devenue simple selon lui. «Cela inclut le prix du fabricant hors taxe, la marge bénéficiaire du pharmacien et la marge bénéficiaire du distributeur, tandis que la TVA a été annulée et c’est un grand acquis».
Le Maroc compte 12.000 pharmacies. Le directeur général de la DMP a abordé également l’importance de la pharmacie centrale qui dépend de son institution et qui gère le stock stratégique du Royaume en matière de médicament.
En conclusion, Aziz Mrabti n’a pas omis d’évoquer la fabrication des vaccins ainsi que le projet de construction d’une usine de fabrication des vaccins, un chantier initié par le Roi Mohammed VI.