«Les bons comptes ne font plus les bons partenaires. Encore faut-il qu’il soit réglé à temps». Voilà, en substance, la conclusion de L’Economiste, dans son édition du 13 mai, qui se penche sur l’étude de la Coface, organisme d’assurance crédit, -en partenariat avec Inforisk et la BMCI- sur les délais de paiement des entreprises, publiée le 11 mai.
Menée auprès d’un échantillon de 307 entreprises au cours de la période mars-avril 2015, celle-ci met en lumière une situation déjà perceptible mais bien peu décortiquée en termes de statistiques. Ainsi, 56% des entreprises sondées rapportent un étirement significatif de la durée moyenne du retard de paiement. Cette durée, estimée à 30 jours après la date contractuelle de règlement de facture par 35% des sociétés sondées, bat déjà tous les records. A titre d’exemple, les entreprises françaises ne dépassent pas 15 jours de retard tandis que les entreprises européennes s’astreignent à respecter le délai de 14 jours. Pire, 17% des sociétés qui ont participé à cette étude, évoquent un retard moyen compris entre 60 et 90 jours, 13% entre 90 et 120 jours et 12% de 110 à 120 jours.
Un rallongement des retards de paiement particulièrement présent au sein du secteur privé. 63% des sociétés appartenant à ce secteur déclarent une augmentation de la durée des retards de paiement, contre 40% qui estiment qu’elle est en stabilisation. Dans le secteur public en revanche, 56% parlent d’une augmentation de la durée des retards de paiement contre 40% qui ressent une stagnation. Pour expliquer ces retards, 31% des entreprises sondées rejettent la faute sur une «mauvaise santé financière» et 26% sur une «mauvaise gestion». Concernant les impayés, 28% des entreprises sollicitées par l’étude déclarent un ratio d’impayés supérieurs à 10%, le secteur le plus affecté étant le BTP.