Depuis qu'il mesure l'activité économique française de façon trimestrielle, jamais l'Institut national des statistiques n'avait enregistré pareil effondrement.
Il a aussi révisé sa mesure de l'activité au premier trimestre, qui a chuté de 5,9%, au lieu de 5,3% rapporté précédemment.
La chute du PIB au deuxième trimestre est toutefois moindre que ce qu'anticipaient la plupart des analystes et l'Insee lui-même, qui l'entrevoyait encore à 17% au mois de juin.
Mais "cette première estimation reste fragile et elle est susceptible d'être révisée, davantage qu'à l'accoutumée, dans les prochaines publications des comptes trimestriels", avertit dans son communiqué l'institut, qui ne publie pas de nouvelle prévision pour l'ensemble de l'année après celle d'une récession de 9% faite début juillet.
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Dans le détail, la consommation des ménages, principale composante de la croissance, a reculé de 11%, la production de biens de biens et de services s'est affaissée de 14,2%, avec un plongeon encore de l'industrie manufacturière, de 16,8%.
Les investissements dégringolent de 17,8%, les exportations de 25,5%, tandis que les importations diminuent de 17,3% sur le trimestre.
Seul l'alimentaire résiste avec tout de même un léger recul de 0,5% et les services marchands limitent la casse avec une baisse de 6,2%.
Mais "s'agissant des services, les dépenses de services de transports (-45,8%) et d'hébergement-restauration (-56,9 %) s'effondrent, en lien avec les restrictions administratives mises en œuvre pour lutter contre la pandémie", rapporte encore l'Insee.
D'une manière générale, "l'évolution négative du PIB au premier semestre 2020 est liée à l'arrêt des activités «non essentielles» dans le contexte du confinement mis en place entre mi-mars et début mai", explique l'institut.
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"La levée progressive des restrictions conduit à une reprise graduelle de l'activité économique aux mois de mai puis de juin, après le point bas atteint en avril", poursuit-il.
La plus forte baisse trimestrielle du PIB avant la crise du coronavirus avait été enregistrée au deuxième trimestre 1968, affecté par la grève générale en mai, mais qui avait été suivi par un rebond de +8% à l'été.
La remontée devrait cette fois être d'autant plus vigoureuse que la dégringolade fut abyssale: l'Insee a prévu +19% pour le troisième trimestre, Natixis +16% et la Banque de France +14%.
Plusieurs indicateurs publiés la semaine dernière confirment un rebond dynamique de l'économie française, comme le redressement de l'activité en juillet mesuré par le cabinet Markit ou le regain de confiance des chefs d'entreprise.
Mais le moral des ménages, qui avait commencé à se redresser en juin suite au déconfinement, a de nouveau fléchi en juillet, a rapporté mercredi l'Insee.
Et si la consommation a dans l'ensemble bien repris, le début des soldes a été "peu dynamique", selon la fédération Procos du commerce spécialisé.
En conséquence, la part des Français qui estime qu'il est opportun d'épargner augmente pour le troisième mois consécutif, alors que la mobilisation des 100 milliards d'euros d'épargne supplémentaires prévus cette année jouera un rôle décisif dans la reprise.