Ce qu’il faut retenir de la Conférence de presse de Benchaâboun

Mohamed Benchaaboun, ministre de l'Economie et des Finances.

Mohamed Benchaaboun, ministre de l'Economie et des Finances. . DR

Le ministre de l’Economie et des Finances a organisé, le mardi 23 octobre à Rabat, un point de presse consacré à la présentation du Projet de loi de finances 2018. En voici les principaux enseignements.

Le 23/10/2018 à 17h02

La LPL bientôt reconduite«Nous avons demandé à souscrire à une nouvelle Ligne de précaution et de liquidité auprès du Fonds monétaire international», a révélé le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun qui s’exprimait lors d’un point de presse, cet après-midi à Rabat. Le montant n’a toutefois pas encore été arrêté, a-t-il ajouté. Les pourparlers avec le FMI se poursuivent à ce sujet. «Nous espérons qu’elle sera au rendez-vous d’ici la fin de l'année», affirme Benchaâboun.

La charte de l’investissement en cours de finalisation

La nouvelle charte de l’investissement sera bientôt présentée en Conseil de gouvernement par le ministre de l’Industrie, avant d’emprunter le circuit d’adoption au Parlement. Le département de Moulay Hafid Alamy est en train de mettre les dernières touches sur les mesures incitatives destinées à encourager l’investissement, en particulier celui émanant du secteur privé», souligne le ministre.

Les privatisations pour redynamiser la Bourse

La Bourse de Casablanca est bien présente dans les desseins du gouvernement qui vient d’annoncer le retour aux privatisations dans son nouveau projet de loi de finances (5 à 6 milliards de dirhams budgétisés au titre des recettes de privatisation en 2019). «Nous allons profiter de ce processus d’ouverture du capital des entreprises publiques pour dynamiser la Bourse de Casablanca, soit en y injectant du papier neuf, soit en apportant de nouvelles liquidités au marché des capitaux», dixit l’ancien numéro un du groupe Banque Populaire.

L’ONCF restera dans le giron de l’Etat

L’Office national des chemins de fer (ONCF) ne fera pas partie des entités privatisables en 2019, a tranché l’argentier du royaume lors de son point de presse. L’ONCF est un établissement public et non pas une entreprise publique. Ne disposant pas de capital, l’Office dirigé par Rabie Khlie n’a pas la forme juridique (Société anonyme) qui lui permet d’ouvrir son capital.

EEP: vaste mouvement de restructuration

La liste des entreprises privatisables n’a encore pas été arrêtée, affirme Benchaaboun. Ce dernier se contente de dire que l’opération touchera les entreprises dans lesquelles l’Etat détient encore une participation capitalistique (n’excluant pas le cas de Maroc Telecom).

En outre, le ministre annonce un vaste chantier de restructuration du portefeuille des Etablissements et entreprises publics (EEP). Ces derniers, insiste-t-il, doivent se débarrasser de toute filiale ne relevant pas de leurs missions principales. Les filiales concernées seront cédées au secteur privé, soit les rattacher à un autre EEP ayant une mission similaire. Ce travail de restructuration va permettre aux EEP concernés de disposer de moyens financiers et ainsi pouvoir régler leurs arriérés de paiement», explique Benchaâboun.

Crédit TVA: Le groupe OCP déjà remboursé

L’Etat a régularisé sa situation vis-à-vis du groupe OCP en réglant les 20,4 milliards de dirhams d’arriérés en matière de crédit TVA. «L’Etat a remboursé tout le stock cumulé jusqu’à fin juin pour l’ensemble des filiales du groupe OCP et jusqu’à fin mars pour une autre filiale», assure le ministre. Le ministre révèle pour la première fois le taux de sortie négocié avec les banques dans le cadre d’une opération d’affacturage visant le remboursement des arriérés de l’Etat au titre du crédit TVA au profit des établissements et entreprises publics (EEP). Ce taux est fixé à 3,25% par an. «Un niveau inférieur au taux du marché, sachant qu’il correspond à une durée de cinq à dix ans», se félicite le ministre.

Dette extérieure: la sortie du Trésor est prévue pour début 2019

Une sortie du Trésor à l’international est prévue pour début 2019, annonce l’argentier du royaume, sans toutefois indiquer le montant que le gouvernement compter lever sur le marché de la dette en devises. Selon les chiffres communiqués par la directrice du Trésor Faouzia Zaâboul lors du point de presse de ce mardi 23 octobre, la dette du Trésor rapportée au PIB se situerait à 66,7% à fin 2018 et devrait atteindre 67,1% en 2019.

Par Wadie El Mouden
Le 23/10/2018 à 17h02