Bourse: un cocktail idéal d’opportunités

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La Bourse de Casablanca a poursuivi sa reprise, en juillet, mais pourrait avoir les pieds liés avec l’incertitude mondiale, malgré la bonne tenue des données macroéconomiques. D’après les analystes, les premiers résultats semestriels 2016 justifient le niveau de valorisation actuel du marché.

Le 31/07/2016 à 18h42

La Bourse de Casablanca n’annonce pas que de mauvaises nouvelles. En dépit d’une fin de semaine mitigée, qui coïncide avec la fin du mois de juillet, le marché casablancais affiche une performance mensuelle de 4,18%, portant la performance depuis le début de l’année à 11,52%.

Ce mois de juillet a totalisé un volume transactionnel exceptionnel de 21,17 milliards DH, dans un marché bien animé, dopé par les augmentations de capital (9,1 milliards DH), les échanges sur le marché obligataire (près d’1 milliard DH) et l’introduction de Marsa Maroc (1.92 milliard DH).

Outre les valeurs bancaires qui ont bien tiré leur épingle du jeu, toutes les grosses capitalisations -ou presque- ont inscrit des performances significatives. LafargeHolcim Maroc, Total Maroc et Managem viennent en tête du peloton avec des performances de plus de 20%. La nouvelle recrue Marsa Maroc consolide ses gains avec une performance de 19,3% à 77,5 DH l’action. Maroc Telecom est également bien loti, engrangeant un peu plus de 7%. Quant aux immobilières, la conviction est réellement moins forte quant à une réelle reprise. Tout dépendra de l’évolution du secteur de l’habitat qui, pour l’heure, peine encore à retrouver les sillons de la croissance.

A la baisse, le marché a pénalisé Centrale Danone dont le titre enregistre une chute de 21,6%. Généralement, le mouvement baissier n’a touché que les petites capitalisations : Delattre Levivier Maroc (-15,8%) ; Taslif (-10,9%) ; Stokvis (-8,4%) ; Timar (-6%) ; Lydec (-5,6%). D’autres small cap enregistrent des baisses aux alentours de 2%.

Plusieurs événements ont marqué la conjoncture économique et boursière, durant de mois de juillet. On a assisté à la publication des premiers résultats semestriels (IAM, CIMAR, BCP et Ennakl), qualifiés de positifs par les analystes de la Place. Attijari Intermediation explique dans sa dernière note que la tendance haussière était soutenue par les anticipations positives des investisseurs sur les résultats semestriels.

Aussi, l’introduction de Marsa Maroc, par cession de 40% de son capital, aura suffi pour donner une nouvelle impulsion au marché des actions, devenu ces dernières années monotone, pingre et ennuyeux.

La confiance dans l’économie marocaine s’est traduite par une série de projets d’investissements étrangers. On notera notamment l’arrivée en force des chinois. Le dernier en date concerne Xiezhong Nanjing, le fabricant de climatisations automobiles, qui ouvrira, début 2017, une usine à proximité immédiate du futur site de PSA au Maroc.

On rappellera aussi les projets français, celui de Valéo, l’équipementier automobile dans la zone Tanger Automobile (50 millions d’euros d’investissements). Il approvisionnera Renault Maroc et la future usine de PSA à Kénitra.

De même, à Casablanca, Latécoère (aéronautique) ouvrira, à travers sa filiale Latsima, une usine dédiée aux systèmes d’interconnexions pour les programmes d’Airbus. 

Faible impact des mesures monétaires

Cela dit, en dépit des pronostics du HCP, tablant sur un ralentissement de l’économie marocaine au 3e trimestre, le consensus de la place demeure fort optimiste. On table sur une bonne tenue des agrégats macroéconomiques, dans le sillage d’un cours de pétrole largement en-dessous des 50 dollars (variant de 41 à 43 dollars le baril), et du bon comportement de la demande intérieure.

Certes, au plan macroéconomique, tout n’est pas rose. Bank Al-Maghrib, mesurant le faible impact des mesures monétaires (baisse du taux directeur, poursuite de la politique accommodante via les injections de liquidités…), appelle à une transformation structurelle du modèle économique.

Les analystes financiers estiment que la Bourse de Casablanca ne manquera pas d’argument pour avancer sur le chemin de la croissance. La baisse des taux obligataires vient profiter à la fois au marché des actions, mais aussi à la dette privée (émissions d’emprunts obligataires).

Les résultats semestriels -qui tomberont incessamment- vont être suivis avec grand intérêt. L’espoir d’amélioration des bénéfices des sociétés cotées justifiera sans doute le niveau de valorisation actuel du marché. Pour l’heure, les craintes d’un repli sont éloignées, si l’on en croit les analystes financiers. Le MASI, l’indice général du marché, a forcé une percée au-delà du seuil fatidique à 9.800 points. Il a clôturé le mois de juillet 2016 à 9.882,20 points, pour une capitalisation boursière de 512,9 milliards DH. Mis à part le mois d’août, mois des vacances et de faible mouvement dans la corbeille, la Place de Casablanca pourrait retrouver ses belles couleurs à la rentrée début septembre. 

Par Abdelouahed Kidiss
Le 31/07/2016 à 18h42