Barrages: baisse inquiétante des réserves hydriques

DR

Revue de presseKiosque360. Les réserves en eau dans les barrages se réduisent, en raison de la faible pluviométrie. Envasement compris, le taux de remplissage ne dépasse pas 60%. La situation semble s’aggraver dans le Haouz, le Souss-Massa et le Sud.

Le 29/01/2016 à 02h32

La situation des réserves hydriques est préoccupante. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte en effet que leur niveau est en baisse. «Le taux moyen de remplissage de l’ensemble des barrages s’est établi à 60% contre 74% à la même période de 2015», constate le journal. Pas moins de 2 milliards de mètres cubes ont ainsi été perdus en une seule année. La réserve hydrique est passée de 11,5 à 9,5 milliards de m3. A cela, il faut ajouter l’envasement des barrages, d’un quart supérieur à la capacité nominale. Et, selon le quotidien économique, «la situation, qui est promise à la dégradation, ne semble pas inquiéter outre mesure» puisqu’«aucune action de sensibilisation quant à l’économie de la ressource n’a été lancée» dans un contexte de raréfaction de l’eau. 

Cette situation trouve son origine dans le déficit pluviométrique de cette année, «le cumul des précipitations ayant atteint 70 mm, en retrait de près de moitié par rapport à une année normale», affirme le journal. Dans ces conditions, les barrages qui servent à l’irrigation agricole ont été plus ou moins impactés en fonction des régions. Ceux d’Oum Errabii sont les plus affectés. «C’est ainsi que le taux de remplissage du barrage Abdelmoumene, qui irrigue le Souss-Massa, est à moins de 40% contre 64,7% en janvier 2015. Le grand barrage Al Wahda, dont la réserve nominale est de l’ordre de 3,7 milliards de m3, a vu sa retenue baisser à 44%», soutient encore le journal qui relève que Bin Al Ouidane a maintenu son taux de remplissage au même niveau que l’an dernier.

Il faut dire que ces deux barrages sont très utilisés, compte tenu des cultures arboricoles, maraîchères et industrielles qui sont pratiquées dans leurs périmètres respectifs. Le premier sert à irriguer les fruits, légumes et champs de canne à sucre et à fournir en eau les populations des agglomérations urbaines. Même constat pour le second qui, en plus de la plaine de Béni Mellal, doit subvenir aux besoins de la zone des Doukkala pour la culture de la betterave à sucre, des cultures fourragères, des céréales et des agrumes. «Parmi les grands ouvrages, seul Al Massira affiche un taux de remplissage de près de 70%. Ce barrage alimente, pour la majeure partie, les villes de Casablanca, de Rabat et de Mohammedia en eau potable», affirme L’Economiste.

Ceci étant, le journal remarque, à juste titre, que le Maroc ne profite pas pleinement du potentiel dont il dispose. «En moyenne, le pays reçoit 140 milliards de m3. Or, seulement 17 à 18 milliards sont stockés». A cela s’ajoute l’effet des changements sur le régime des précipitations qui fait perdre au pays 20% des eaux recueillies par les barrages. Sur l’ensemble des ressources en eau disponibles et résultant de la pluie, 13,1 milliards de m3 sont mobilisables dans des conditions techniques et économiques acceptables. Le potentiel en eaux souterraines renouvelables s’élève à un peu plus de 3, 8 milliards de m3 répartis sur 80 nappes, dont 48 sont superficielles.

Par Rachid Al Arbi
Le 29/01/2016 à 02h32