Pour tenter de freiner l’inflation galopante, le Conseil de Bank Al-Maghrib a augmenté le taux directeur de 50 points de base à 2%, rapporte L’Economiste dans sa publication du 28 septembre.
Le quotidien revient ainsi largement sur les implications d’une telle décision et indique que s’endetter deviendra plus cher pour les acteurs économiques. Pour le journal, cela devrait se traduire par la diminution de la demande en biens et services et, par la suite, des prix. «Il s’agit là du scénario normal ou idéal. Sauf qu’au Maroc, l’inflation est essentiellement importée, le pays s’approvisionnant à l’extérieur en produits énergétiques et alimentaires, en particulier céréaliers», explique L’Economiste.
Cette hausse du taux directeur permet à BAM de prévenir tout désancrage des anticipations d’inflation et d'assurer les conditions d’un retour rapide à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix. Là, il faut bien noter que l’économie nationale souffre de la conjoncture internationale très défavorable combinée à la sécheresse aiguë, avec une nette décélération de la croissance et une importante accélération de l’inflation.
Le quotidien fait remarquer que l’inflation a atteint 8% en août après 7,7% en juillet. «Les données disponibles dénotent une diffusion de plus en plus large de la hausse des prix. En effet, sur les 116 sections de biens et services qui composent le panier de référence de l’indice des prix à la consommation, 60,3% ont connu une augmentation de plus de 2% en août contre 42,2% en janvier», souligne BAM.
A rappeler que la banque centrale a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année, vu la baisse de la valeur ajoutée agricole de 14,7% et la décélération de 3,4% des activités non agricoles. Toutefois, en 2023, la croissance devrait s’accélérer à 3,6% sous l’effet d’une hausse de la valeur ajoutée agricole de 11,9%. L’Economiste indique cependant que le non agricole ne devrait pas ralentir et s’établirait à 2,5%.
Cela étant, le Conseil de BAM s’attend aussi à un déficit budgétaire de 5,5% contre 5,9% en 2021, prenant en considération l’augmentation attendue des recettes fiscales ainsi que la mobilisation des ressources au titre des financements spécifiques et de l’évolution des charges de compensation.