Aide au logement: la demande en hausse, mais pour quels produits?

Depuis le lancement du programme de l'aide au logement, 63% des bénéficiaires ont reçu une subvention de 70 000 dirhams, tandis que 37% ont bénéficié d’une aide de 100 000 dirhams.

Revue de presseLes opérateurs du secteur pointent l’absence de précisions sur les logements autorisés dans le cadre du programme et le retard dans la production de nouvelles unités. S’y ajoute le coût élevé du foncier et des matériaux de construction. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Éco.

Le 02/02/2025 à 20h53

Un an s’est écoulé depuis le lancement du programme d’aide directe au logement. «L’engouement autour de ce programme a été considérable, notamment avec son extension aux Marocains résidant à l’étranger (MRE), qui représentent une part significative des bénéficiaires», écrit le quotidien Les Inspirations Éco dans son édition du 3 février.

Sur les 63.000 bénéficiaires, 25% sont des MRE, dont 32% sont des jeunes. Concernant la répartition des aides, 63% des bénéficiaires ont reçu une subvention de 70.000 dirhams, tandis que 37% ont bénéficié d’une aide de 100.000 dirhams. Depuis la mise en ligne de la plateforme dédiée en janvier 2024, pas moins de 114.365 demandes ont été enregistrées, témoignant d’un fort engouement, bien que près de la moitié des dossiers aient été refusés.

L’impact de cette aide dépasse les seuls bénéficiaires et s’étend à l’ensemble du secteur du logement. «Le ministère note des retombées économiques notables, notamment une hausse de 9,45% des ventes de ciment», lit-on. De même, les crédits immobiliers ont progressé de 1,7% sur l’année, tandis que les prêts accordés aux promoteurs immobiliers ont enregistré une augmentation de 7,2%. Le programme a également permis d’élargir sa couverture territoriale à des villes comme Fès, Settat, El Jadida, Benslimane, Oujda, Berkane et Taza. Ainsi, la production annuelle de logements destinés aux ménages à faibles et moyens revenus avoisine les 113.000 unités, dont 94.000 ont été soutenues par cette aide.

Toutefois, certains promoteurs immobiliers soulèvent encore des préoccupations. Cité par Les Inspirations Éco, Anis Benjelloun, porte-parole de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), reconnaît l’initiative du ministère mais souligne les nombreux défis qui freinent le secteur. Parmi eux, l’absence de précisions sur les logements autorisés dans le cadre du programme et le retard dans la production de nouvelles unités.

Également cité, Mohamed Rachid Tadlaoui, secrétaire général du Conseil national de l’Ordre des notaires, précise que «seuls les logements disposant d’un permis d’habiter daté à partir du 1ᵉʳ janvier 2023 et correspondant à une première mutation sont éligibles». Il souligne également que les plateformes mises en place ont simplifié les démarches et renforcé la transparence. Selon lui, ce dispositif a stimulé le lancement de nouveaux projets résidentiels.

Pour la FNPI, «ce programme doit être accompagné de mesures complémentaires afin de surmonter certains défis persistants, notamment le coût élevé du foncier et des matériaux de construction. Un autre obstacle majeur réside dans les lenteurs administratives». Anis Benjelloun déplore que de nombreux dossiers soient bloqués au niveau des services d’autorisation de construction, un retard estimé entre 5 et 10 milliards de dirhams par an, impactant lourdement l’économie.

Par le360
Le 02/02/2025 à 20h53