Afrique: les entraves à l’investissement

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Revue de presseKiosque360. Cadre juridique, risque politique, environnement des affaires... En Afrique, les obstacles à l’investissement restent importants.

Le 29/01/2018 à 23h53

Le potentiel de l’Afrique est indéniable, mais il y persiste certains freins entravant l’investissement étranger. La réglementation en fait partie, indique L’Economiste dans son édition du 30 janvier. Le journal, qui dénombre 840 traités bilatéraux d'investissement (TBI) dont 155 intra-africains, des accords régionaux d'investissement (Comesa, Sadc, Cedeao, Union du Maghreb, ALE tripartite, ALE continental …), ainsi que les lois et règlements nationaux sur l'investissement, regrette que la majorité de ces accords aient été négociés sans analyse de leurs implications sur la souveraineté des Etats signataires.

Pour Hamed El-Kady, responsable de la politique d’investissement international à la Cnuced cité par L’Economiste, «le manque de transparence, d’études de faisabilité et les dispositions vagues et imprécises engendrent des différends et des poursuites judiciaires contre les Etats». Vieillissants, ces traités sont axés sur la protection des investissements de manière déséquilibrée, exposant les Etats au risque d'être poursuivis par les investisseurs dans le cadre d’actions d'arbitrage.Aujourd’hui, de nombreux pays ont lancé un processus de réforme de leurs modèles d’accords, pour mieux protéger les investissements et le droit des Etats à légiférer.

L’environnement des affaires est l’autre principale entrave aux investissements. La corruption, la mauvaise réglementation, le manque de cohérence politique et les faiblesses institutionnelles y sont pour beaucoup. Sans oublier le manque d’infrastructures. Un tiers de la population n’a pas d’accès fiable à l'énergie, rappelle d'ailleurs le quotidien. Pire, 30 pays sur les 54 pays africains subissent des pannes d'électricité constantes. Le manque d’infrastructures affecte à 40% la productivité du continent. La demande en infrastructures est estimée, souligne le journal, à 93 milliards de dollars par an sur une décennie.

L’autre menace est sans doute le risque pays. «Les risques politiques englobent entre autre la guerre, l'expropriation, l'inconvertibilité des devises et les restrictions de transfert...», écrit L’Economiste. Le Maroc n'échappe pas à ces risques et «doit faire face aux mêmes entraves que les investisseurs étrangers au continent, sans compter toutes les difficultés d’ordre culturel (compréhension des consommateurs locaux, gestion des travailleurs locaux, difficulté de trouver des partenaires fiables… ). Le journal propose, pour remédier à cette situation, «d’établir des études de marché pour l'investissement local, construire un plan d'implantation selon une réflexion régionale, former et accompagner les investisseurs pour mieux comprendre les différences culturelles, investir dans des infrastructures de base fiables», sachant que le royaume a investi 4 milliards de dollars dans le continent en 2016.

Par Rachid Al Arbi
Le 29/01/2018 à 23h53