«Oriental-Express», le roman d'espionnage de Guillaume Jobin, qui explore les relations entre Rabat, l’Élysée et Alger

«Oriental-Express», le nouveau roman d'espionnage de Guillaume Jobin, est paru le 19 novembre 2022, aux éditions Casa-Express.

«Oriental-Express», le nouveau roman d'espionnage de Guillaume Jobin, est paru le 19 novembre 2022, aux éditions Casa-Express. . Le360 (photomontage)

Avec «Oriental-Express» (éditions Casa-Express), Guillaume Jobin, président de l’Ecole supérieure de journalisme de Paris et l’un des auteurs de parutions en langue française à gros tirage au Maroc, signe donc là le troisième tome de sa trilogie, qui a pour héros Alexandre Laville, journaliste et agent secret de la DGSE au Maroc. Entretien.

Le 26/11/2022 à 06h26

Après Route d’Anfa et Route des Zaërs, l’agent Alexandre Laville est de retour pour de nouvelles aventures trépidantes dans ce troisième tome, paru le 19 novembre dernier aux éditions Casa-Express.

De Rabat à l’Elysée, entre manœuvres et coups bas politiques, dans un univers peuplé d’espions, de militaires, de terroristes et de dirigeants politiques, là où en coulisses, la DGSE, la DGED, le DSS, le SVR russe et autre CIA s’activent dans l’ombre, l’auteur explore dans ce nouvel opus sa perception des tensions entre le Maroc et l’Algérie.

Jusqu’où pourraient dégénérer les relations entre le Maroc et l’Algérie, et avec quelles conséquences et quelle issue? Telle est l'interrogation de ce roman, qui questionne aussi le rôle joué par une France qui ajoute de l’huile sur le feu dans la relation entre les deux voisins.

C’est dans ce contexte, qui évoque à bien des égards l’actualité du moment, notamment celle d’un Maroc qui s’active sur tous les fronts pour sa politique africaine et la reconnaissance de son intégrité territoriale, que le jeune journaliste et agent secret français tente, dans un tourbillon d’intrigues, de dénouer les fils d’une situation délicate, de Rabat à Alger, en passant par Oman, Ramallah, Jéricho et la Syrie.

Et comme dans tout bon roman d’espionnage qui se respecte, l’intrigue amoureuse tisse elle aussi sa trame dans cette intrigue, où le héros, amoureux du Maghreb, l’est tout autant d’une femme «pas si fatale que ça», dixit la présentation du livre. Entretien avec l'auteur.

Vous dites dans la présentation de ce roman que «les personnages du roman, les lieux, les faits et les analyses militaires sont tous réels». Pouvez-vous nous en dire plus sur vos sources?Tous les faits cités sont réels, les personnages aussi, mais je fais des assemblages de vraies personnes, pour en faire une. Les lieux cités, je les ai visités. Les analyses militaires, je les ai faites à partir de sites anglais et américains, et d'interviews avec des officiers retraités, marocains, français et américains. Beaucoup sont déjà mes lecteurs.

L’actualité est-elle votre principale source d’inspiration ou fondez-vous votre inspiration sur des témoignages que vous recueillez?Je me base autant sur l'actualité récente, comme par exemple la politique de la France au Maroc, ou la visite d'Emmanuel Macron en Algérie, que sur des interviews de journalistes et de diplomates, ou de politiques, pour avoir un vrai éclairage.

Quelle est la part de fiction dans ce nouveau roman?La base est réelle, comme un fond de tarte, la fiction réside dans la combinaison de ces faits et choses réelles, ou bien dans l'extrapolation, comme je le fais pour un éventuel conflit militaire Maroc-Algérie (qui n'aura pas lieu, je vous rassure!). 

Vous questionnez le devenir des relations entre l’Algérie et le Maroc, en cette période de tensions, mais aussi le rôle joué par la France dans cette dégradation des rapports entre les deux voisins?La France a une politique «anti-arabe» (sic, Ndlr), pas seulement au Maroc. L'exemple du Qatar bashing pour la Coupe du monde est significatif... L'exemple vient d'en haut. Elle devrait assurer sa responsabilité d'ancien colonisateur et de puissance culturelle pour essayer d'arranger les choses au Maghreb. Loin de là, l'affaire des visas est totalement injustifiée, car le Maroc ne demande que l'application du droit français et européen et des conventions internationales (source marocaine), est là pour le prouver.

Jusqu’à quel point le scénario que vous proposez en réponse à ces questions est-il probable?Je ne crois pas à la possibilité d'un vrai conflit entre le Maroc et l'Algérie. Le poids des deux armées est proche, même si leurs compositions sont différentes. Les FAR ont une tradition historique fondée sur les Berbères, les goumiers et l'armée française. Les FAR poussent très loin l'autonomie et le libre-arbitre de leurs gradés sur le terrain. De plus les soldats marocains passent partout -désert, montagne- et sont les rois de l'encerclement. Enfin, l'armée marocaine, depuis Hassan II, a exercé des missions en Afrique notamment. En face, c'est différent, pour ne pas dévoiler l'intrigue du livre.

Comment ce troisième roman complète-t-il la trilogie et sa parution en signe-t-elle la fin?Comme dans Route des Zaërs et Route d'Anfa, Oriental Express reprend le même personnage clé, Alexandre, journaliste et agent secret au Maroc appuyé par de hauts fonctionnaires français, qui œuvrent discrètement dans l'intérêt de la France, dans le monde arabe à rebours des autorités parisiennes. C'est le dernier tome, mais je ferai peut être une deuxième saison un jour, inch'Allah, qui sait?

A propos de l'auteur:Président de l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Paris, Guillaume Jobin partage son temps entre les capitales française et marocaine. Il est l'auteur de Lyautey, le Résident et de Mohammed V, le Sultan, et des romans Route des Zaërs et Route d'Anfa, tous parus aux éditions Casa-Express.

«Oriental-Express» est également disponible en version numérique, sur amazon.com

Par Zineb Ibnouzahir
Le 26/11/2022 à 06h26