Journées du patrimoine: à la découverte du quartier des Habous de Casablanca, halte sur Dar Al Ala

Ancienne mahkama (tribunal) du Pacha, située au quartier des Habous à Casablanca. (Crédit: K. Sabbar/Le360)

Le 21/05/2024 à 19h31

VidéoL’association Casamémoire a lancé le lundi 13 mai la 13ème édition des Journées du patrimoine, un événement visant à promouvoir le patrimoine marocain en général, et casablancais en particulier. Le 18 mai, lors des visites guidées, Le360 a suivi avec sa caméra guides et participants dans une exploration du célèbre quartier des Habous, dévoilant les histoires de ses rues et de ses monuments. Parmi ces trésors, Dar Al Ala, un joyau du patrimoine musical marocain, a suscité une attention particulière.

Cette treizième édition des Journées du patrimoine placée sous le thème «Casablanca, patrimoine en mouvement», vient selon Aymen Bellab, vice-secrétaire général de Casamémoire, pour sensibiliser le grand public sur la question du patrimoine, et même le vulgariser pour certains. «Au-delà de la pierre et du béton, le patrimoine est une véritable transmission du savoir-faire, qu’il faut assurer», affirme-t-il.

«À l’horizon de grandes manifestations sportives telles que la Can2025 et la Coupe du monde 2030, un patrimoine bien préservé est l’image que nous voulons laisser chez tout visiteur de notre ville blanche», ajoute Aymen Bellab pour Le360.

C’est à l’intérieur de l’ancienne mahkama (tribunal) du Pacha, actuellement siège de la région Casablanca-Settat, qu’a été donné le point de départ du circuit des Habous. Les autres circuits proposés par Casamémoire incluent l’ancienne médina à partir de la Sqala et le centre-ville à partir de la place Mohamed V. L’association propose également des circuits en bus, à savoir découvrir en flânant Casa Ouest et Casa Est.

«Le quartier des Habous est un véritable chef-d’œuvre architectural. Ce quartier représente un mélange unique des anciennes médinas marocaines, conçu pendant l’ère coloniale par des architectes qui se sont inspirés des éléments de chacune d’entre elles pour créer le quartier des Habous», raconte Mohamed Kazdar, guide et médiateur bénévole de Casamémoire.

Il ajoute: «Bien que Casablanca n’ait pas une histoire aussi ancienne que d’autres villes marocaines, le quartier des Habous est aujourd’hui considéré comme l’un des plus importants de la ville, et celui-ci lui offre une identité culturelle et historique unique.»

«Le quartier des Habous est aussi réputé à Casablanca comme étant le lieu idéal pour ceux qui souhaitent acheter des produits artisanaux et traditionnels. C’est un endroit où l’on peut véritablement ressentir l’âme et l’histoire du Maroc, au cœur de l’effervescence de la ville moderne», souligne Mohamed Kazdar.

Parmi les monuments remarquables de ce quartier, figurent: l’ancienne mahkama du Pacha, les 3 mosquées Al-Mohammedi, Al-Yousfi et Al-Hajeb, le Palais royal qui est d’ailleurs la toute première construction du quartier en 1917, sans oublier le château d’eau, le célèbre hammam Chiki et enfin Dar Al Ala.

Érigé au cœur du quartier des Habous depuis 2011, le musée Dar Al Ala est une consécration de l’identité marocaine à travers le genre musical andalou. Cette ancienne structure transformée en musée représente aujourd’hui le siège de l’Association des amateurs de la musique andalouse du Maroc (AAMAM).

«L’Association des amateurs de la musique andalouse, fondée en 1958 au Maroc, se consacre depuis soixante-six ans à la préservation de ce précieux patrimoine immatériel qu’est la musique andalouse. Créée par des nationalistes passionnés, son objectif était de sauvegarder et de promouvoir cette riche tradition musicale», déclare Khalid Oudrhiri, membre du bureau de l’Association des amateurs de la musique andalouse (AAMAM).

Aujourd’hui, l’association continue d’honorer cet héritage en organisant des soirées musicales chaque jeudi, attirant plus de cent cinquante personnes à Dar Al Ala. Ces soirées sont animées par une troupe d’amateurs dévoués. En outre, l’association propose des séances d’apprentissage et des ateliers pour former des choristes et transmettre les bases de la musique andalouse.

«Notre mission au sein de l’AAMAM est de garantir que la jeunesse marocaine s’intéresse à cette musique afin de perpétuer cet art ancestral. Contrairement à l’idée répandue selon laquelle la musique andalouse est réservée aux élites, nous aspirons à ce qu’elle soit accessible et appréciée par tous», conclut Oudrhiri.

Avec de telles structures au cœur palpitant du quartier, les Habous demeurent un trésor vivant de Casablanca, témoignant de l’histoire et de la culture marocaines. Et avec des initiatives comme les Journées du patrimoine de l’association Casamémoire, le patrimoine casablancais est non seulement préservé, mais également mis en valeur pour les générations futures.

Par Ryme Bousfiha et Khadija Sabbar
Le 21/05/2024 à 19h31