Inédit: Tahar Benjeloun en artiste-peintre à Paris

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Après sa mémorable exposition/révélation de 2014 à Marrakech, l’écrivain et poète Tahar Benjeloun se prépare à faire découvrir ses peintures au public parisien. Immersion dans l’univers haut en couleurs rêvé par le Goncourt marocain.

Le 10/09/2015 à 16h04

On le sait romancier, poète, et critique d’art. Pas besoin de vous édifier sur la vocation première, pas plus d’ailleurs que sur la deuxième, TBJ ayant déjà donné, ici comme ailleurs, la pleine mesure de son talent de poète-romancier. Le Prix Goncourt (1987) compte à son armoirie des titres de gloire qui lui valent d’être considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands écrivains de son époque.

Idem pour la critique d’art, TBJ ayant dévoilé aussi la pleine étendue de cette vocation à travers des livres qui ont aujourd’hui valeur de référence en matière d’arts plastiques.

Pour s’en rendre compte, il n’est qu’à lire cette excellente «Lettre à Matisse et autres écrits sur l’art» (éditions Gallimard) où l’auteur passe en revue et sous sa plume de «témoin de son époque» plusieurs artistes-peintres marocains, dont la majorité nous a douloureusement quittés : Gharbaoui, Chaïbia, Kacimi…

Mais passons, car là n’est pas la question! Tahar Benjelloun fait sienne cette formule consacrée : «La critique est facile, l’art est difficile». Or, ne voilà-t-il pas que, sur ce deuxième aspect, il a apporté, à notre étonnement, la preuve qu’il sait manier aussi bien la plume que le pinceau !La découverte remonte, certes, à ce mémorable 26 avril 2014 quand il a exposé, pour la première fois, ses peintures à la galerie Tindouf, à Marrakech.

Un an et quelques poussières après, le cap est mis sur Paris où l’écrivain-artiste se prépare à faire découvrir, du 15 septembre au 17 octobre, à la galerie Véro-Dodat, ses «Peintures écritures» au public de l’autre rive.

Cette exposition a été possible grâce à Boubker Temli, celui-là même qui avait exposé TBJ à la galerie Tindouf à Marrakech et puis après à Tanger.

Une nouvelle occasion à ne rater sous aucun prétexte pour découvrir ou redécouvrir la vocation (cachée) de Tahar Benjelloun. Un univers haut en couleurs chaudes, celles de la gaité du cœur et de la joie de vivre qui sont typiques à la Méditerranée, et au Maroc en particulier.

Cette première exposition offre en prime un florilège de poèmes inédits rassemblés dans un beau-livre paru aux éditions Gallimard. Des poèmes nés de la blessure, - de la fêlure de l’humanité, pour reprendre un terme cher à la poésie-, mais que vient «édulcorer» le pinceau, au gré d’une vision qui ne cède rien aux sirènes bêlantes du pessimisme ambiant.

«Si les mots arrachent des plaies/les couleurs les couvrent/ de farine et de poussière/le pinceau passe et repasse/Boit la douleur/Et ferme les blessures/D’où qu’elles viennent», dit en effet l’un des poèmes.

D’emblée Tahar Benjelloun nous invite à entrer en douceur dans ses rêves colorés. Et tant qu’à faire rêver, TBJ a réussi le pari. Pour le grand bonheur de Paris qui ne manquera pas d’apprécier!

Par M'Hamed Hamrouch
Le 10/09/2015 à 16h04