Homo sapiens de Jbel Irhoud: construction d’un centre d'interprétation du patrimoine dédié à la période préhistorique

Le site de Jbel Irhoud, où ont été retrouvés les plus anciens Homo sapiens (300.000 ans) est en cours d'aménagement.

Le site de Jbel Irhoud, où ont été retrouvés les plus anciens Homo sapiens (300.000 ans) est en cours d'aménagement. . DR

Le site de Jbel Irhoud, où les Homo sapiens les plus anciens (300.000 ans) jamais retrouvés ont été identifiés en 2017, est en cours d'aménagement. Un centre d'interprétation du patrimoine est en phase de construction et devrait être finalisé, selon les prévisions, en 2022.

Le 06/05/2021 à 20h31

Le chantier de construction d'un centre d'interprétation à Jbel Irhoud a démarré il y a quinze jours. C’est ce qu’affirme Ayoub Boujmid, directeur régional Marrakech-Safi dans une déclaration pour Le360. Cet espace, une sorte de laboratoire de recherche dédié à la préhistoire, fait partie d’un projet plus global, d'un montant de 135 millions de dirhams, de valorisation du site de Jbel Irhoud au financement multipartite.

Si le conseil de la région contribue à hauteur de 45 millions de dirhams pour les travaux d’élargissement et de renforcement des axes routiers desservant le centre d’Irhoud, le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports déploie, quant à lui, un budget de 40 millions de dirhams.

"30 millions de dirhams seront destinés à la construction, l’aménagement et l’équipement du centre d’interprétation et 10 millions de dirhams seront donnés à la commune pour l’aménagement des accès vers le centre" précise Ayoub Boujmid.

Au bout de 18 mois de travaux, ce centre verra le jour et offrira aux visiteurs la possibilité d’en apprendre davantage sur la période préhistorique. En plus du volet recherche scientifique qui sera la vocation première de ce centre d’interprétation, sera également mis en place un volet pédagogique et didactique à travers une animation culturelle spécifique. Un centre d’interprétation étant une sorte de musée moderne et interactif donnant à voir l’ensemble des fouilles archéologiques qui ont été réalisées sur place.

La dernière fouille en date, en 2017, avait révélé que les restes de cinq individus, trois adultes, un adolescent et un enfant de 7 à 8 ans, sont ceux sont ceux d’Homo sapiens, les plus anciens représentants de l’espèce, vieux de 315.000 ans.

Cette recherche a été dirigée par Abdelouahed Ben Nacer de l’Institut national de l’archéologie et du patrimoine (INSAP) et Jean Jacques Hublin de l’Institut de Leipzig. Les individus de Jbel Irhoud détrônent Omo I et Omo II découverts à Omo Kibish en Ethiopie et datés de 195.000 ans. L’institut Leipzig a financé l’enlèvement de 200 mètres de blocs de pierre pour dégager le site et garantir les datations.

Les fossiles des Homo sapiens de Jbel Irhoud sont stockés à l’INSAP et seront sûrement déplacés dans le centre d’interprétation qui, selon les premières prévisions, ouvrira ses portes en 2022.

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Par Qods Chabaa
Le 06/05/2021 à 20h31