Les restes des plus anciens Homo sapiens datant de 300.000 ans ont été découverts il y a trois ans à Jbel Irhoud, une ancienne mine de baryte située près d'El Youssoufia, au centre-ouest du Maroc.
Il fallait que l'expertise internationale confirme cette ancienneté. C’est chose faite avec les résultats publiés le 7 juin dans la prestigieuse revue Nature.
C'est ce qu'a révélé Aomar Akerraz, le directeur général de l'Institut national des sciences et du patrimoine (INSAP) ce vendredi, lors d'une conférence de presse. "Je ne vous cache pas que la découverte -des cinq crânes dont un appartenant probablement à une femme- était déjà "connue il y a trois ans".
Aomar Akerras était accompagné à cette occasion du chercheur Abdelouahed Ben-Ncer, le coauteur marocain de cette découverte. Très ému, cet homme n'a cessé de répéter: "la découverte est un véritable exploit qui m'a rendu très heureux".
Le coauteur marocain de la bouleversante découverte des premiers Homo sapiens en parle
Le directeur de l'INSAP a salué également les efforts et le travail effectué par toute l’équipe évoquant notamment le professeur Jean-Jacques Hublin de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionnaire (Leipzig, Allemagne) et du Collège de France (chaire de paléoanthropologie).
"L'origine des Homo sapiens prend un coup de vieux conséquent. De 100.000 ans, on passe à 300.000 ans. Ce qui implique une réévaluation de l'ensemble des connaissances à notre disposition", a estimé le chercheur marocain, Abdelouahed Ben-Ncer.
Le ministre de la Culture a qualifié la découverte d'"historique et d'exceptionnelle". Il a indiqué par ailleurs que son département allait offrir les moyens nécessaires à la poursuite des recherches et à la préservation du site.