Si quelqu’un était venu me dire que je me retrouverai un jour à défendre Gad El Maleh face à la jalousie de centaines de hyènes mordeuses et ricaneuses, car se sachant bien, en leur for intérieur, complètement dépourvues de son talent, je crois que je lui aurais ri au nez…
Pourtant, c’est ce que je me retrouve à faire aujourd’hui.
La version en ligne du quotidien français Le Parisien, entre autres médias, a de nouveau titré sur le fait que Gad, notre Gad national, vient de perdre une bataille sur Twitter.
Le réseau social a décidé de réintégrer les deux fameuses vidéos litigieuses, publiées sur une chaîne YouTube, CopyComic, mises en ligne par un anonyme «Ben», qui agit sous pseudo.
Le Parisien a traité cette info avec retard, mardi dernier, alors qu’elle datait du week-end précédent. J’imagine que ses journalistes se sont refilés la patate chaude, et que quelqu’un a fini par bravement (et sans conviction) s’y coller.
Cher Gad El Maleh, les personnes dotées de bon sens n’aiment pas ce qui se joue en ce moment. Te flinguer, ça fait mal, c’est une évidence.
Tu nous as donnés, depuis tant d’années, tant et tant de bonheur, des rires aux éclats à n’en plus finir, et moi, certaines de tes phrases culte, je les répète à l’envi, dans mon quotidien fait à la fois de banalités et de moments extraordinaires.
Tu as parfois imité les vannes d’autres comiques? Tu t’es fortement inspiré d’eux?
La belle affaire!
Mais au fond, qu’est-ce que je m’en fous!
C’est ton travail, en tant qu’interprète de génie, qui m’intéresse.
Ces vannes d’autres comiques qui t’ont inspirées, que tu as réinterprétées à ta sauce, celle du tagine judéo-islamo-marocain dans lequel tu as grandi, ne sont rien d’autre que des clins d’œil que tu fais à d’autres artistes.
L’interprétation que tu en as faites font de toi l’artiste unique que tu es.
M’enfin, mesdames et messieurs, cette évidence: devant Gad El Maleh, le piteux petit Ben de CopyComic, ricanant devant son écran, manipulant son logiciel de montage vidéo, postant sur YouTube, peut aller se rhabiller.
La vérité, c’est que Ben n’a pas ton talent, Gad El Maleh, loiiiiiiiin s’en faut.
Qu’il est ivre de jalousie.
Jamais il ne fera une tournée aux Etats-Unis.
Dîner avec Al Pacino? Le regarder, face à soi, refuser un verre de vin d’un cru d’exception? Même pas en rêve, mon pauvre petit Ben…
Epouser Charlotte Casiraghi, fille de Caroline, princesse de Monaco, et lui faire un enfant? S’en séparer, continuer à tracer sa route? Mais tu planes, mon mignon Ben…
La dure et nue vérité, Ben, et là je vais être cruellement sincère, c’est que tu n’auras jamais la fierté de contempler ton nom, immensément rouge et flamboyant, sur le fronton de cette scène mythique qu’est l’Olympia, et, oui, mon minuscule petit Ben, que tu ne pourras jamais, ô grand jamais, y tonitruer fièrement «Papa est en haut».
Ben, mon pauvre Ben, tu ne nous as pas faits rire en déguisant ta voix sur tes vidéos pour jouer au triste sire…
Un «vengeur masqué», comme t’appellent les journalistes?
A d’autres.
Un envieux, oui.
Un anonyme parmi des millions qui se venge ainsi de son immense frustration de n’avoir pu réussir dans ce dur métier.
Dans cet impitoyable monde du stand up, comme dans le reste de ce cruel univers qu’est le show biz, tout le monde sait que tous (ou presque) s’inspirent les uns des autres…
Eh oui, comme partout sur cette planète, rien n’est pur, blanc, innocent, c’est ainsi.
Anonyme Ben, pauvre frustré de la vie, tu ne nous as pas fait rire. Mais va, va, vaaaaa…
Gad El Maleh, si.
Il a su, lui, conquérir le cœur de millions de spectateurs.
Gad El Maleh nous a donné (et continuera à nous donner) du bonheur en barres, des fous rires en cascades. Grâce à son talent. Celui que tu n’as pas, Ben.
Gad est une star, Ben.
Et toi, qui es-tu?
Allons, poursuis ta route, Gad, tu es un grand, un immense.
Fais pas gaffe aux esprits chagrins, et sache qu’il y en aura toujours.
S’il te plaît, n’oublie jamais d’où tu viens –je sais que c’est déjà le cas.
From Casablanca, your hometown, with love.