Jillali El Adnani

Jillali El Adnani

Jillali El Adnani est un universitaire, spécialiste de l’histoire sociale et religieuse ainsi que des questions territoriales. Parmi ses publications: «Le Sahara à l'épreuve de la colonisation», Rabat, Agence du Sud, 2014, publications Faculté des Lettres, Rabat, 2016, 2018, 2021, 2022; «Jacques et Augustin Berque, Anthropologie coloniale et dilemme de la modernisation», Rabat, Publications de la Faculté des Lettres, Rabat, 2012. «Les origines d'une confrérie maghrébine: La Tijâniyya», Rabat, éds Marsam, 2007, deuxième édition, 2016.

Un an après la Marche verte, le soutien indéfectible de l’Europe
Un an après la Marche verte, la diplomatie européenne ne doute plus de la légitimité du retour du Sahara occidental au Maroc. Les chancelleries occidentales participent ouvertement aux cérémonies officielles commémorant l’événement, actant ainsi la reconnaissance de fait de la souveraineté marocaine. À l’inverse, l’Algérie s’emploie alors à fabriquer un mouvement séparatiste ex nihilo, le Polisario, dans l’unique objectif de freiner l’ancrage régional du Maroc et de remodeler les équilibres du Maghreb.
Sahara: du projet de partage colonial à la consécration du plan marocain d’autonomie (1966-2025)
De la Conférence d’Addis-Abeba en 1966 jusqu’à la résolution du Conseil de sécurité de 2025, le Sahara occidental demeure le théâtre d’un retournement diplomatique saisissant. Les États qui cherchaient autrefois à le partager, l’Algérie, la Mauritanie appuyées par l’Espagne en vue d’affaiblir les revendications marocaines, se retrouvent aujourd’hui, sous l’égide de l’ONU, associés ou acculés à la mise en œuvre du projet d’autonomie présenté par le Maroc. Une trajectoire historique qui illustre la permanence des rivalités et la revanche de la légitimité.
Comment Alger a instrumentalisé le principe d’intangibilité des frontières, hérité de la colonisation
À peine indépendante, l’Algérie choisit de transformer le contentieux hérité de la colonisation en affrontement armé, en déclenchant la Guerre des sables de 1963 contre le Maroc, mais aussi en lançant, la même année, des attaques armées contre le Mali dans ce qu’on appelle le soulèvement touarègue au début du mois d’octobre 1963. Le régime a su convaincre par des mensonges que c’est le Maroc «expansionniste» qui a mené les attaques contre l’Algérie et le Mali. Retour sur l’une des plus grosses supercheries de l’histoire africaine.
Les Reguibat et le projet colonial de balkanisation du Sahara
Le conflit du Sahara occidental ne saurait se comprendre sans revenir aux lignes invisibles qu’ont tracées les confédérations tribales avant que les empires coloniaux ne redessinent la carte du Maghreb. Des accords de Bir Moghrein (1934, 1949) au traité de paix du 5 août 1979 entre la Mauritanie et le Front Polisario, l’histoire saharienne apparaît comme celle d’une fragmentation orchestrée: celle des Reguibat, une tribu partagée entre l’Algérie, la Mauritanie et le Maroc, et instrumentalisée par les rivalités d’États.
Le putsch du 10 juillet 1978 en Mauritanie mené par l’Algérie (documents)
Derrière le coup d’État du 10 juillet 1978, qui renversa Mokhtar Ould Daddah, se profile la main d’Alger. Officiellement chantre de l’autodétermination, le régime de Houari Boumediene déployait en réalité une stratégie d’ingérence impliquant services secrets, relais économiques et propagande médiatique. Les archives diplomatiques montrent comment une Mauritanie épuisée par les attaques du Polisario fut contrainte de céder face à une politique algérienne dont le langage mielleux masquait à peine des ambitions hégémoniques.
Alger et Tripoli parrains du terrorisme dans le Sahara (1972-1973)
De 1970 à 1973, les archives françaises révèlent les prémices d’un plan concerté entre Alger et Tripoli pour affaiblir le Maroc en instrumentalisant la question du Sahara. Ce schéma n’a pourtant rien d’inédit. De la répression sanglante de Laâyoune en 1970, qui vit émerger des groupes sahariens clandestins, à la tournée intempestive de Kadhafi en Mauritanie en 1972, jusqu’aux livraisons massives d’armes et à l’accueil du Polisario en 1973, se dessine une stratégie de subversion cohérente et progressive.
Le déclin de la politique étrangère algérienne en Afrique
De Boumediene à Bouteflika, l’Algérie a usé de bétonnières idéologiques et de «grains de sable» diplomatiques pour imposer la cause du Polisario en Afrique et au-delà. Mais les archives françaises dévoilent une vérité plus crue: le Sahara n’a jamais été qu’un prolongement artificiel de la rivalité maladive de l’Algérie avec Maroc.
Le journal Le Monde et le Sahara marocain
Depuis plus de soixante ans, Le Monde aborde la question du Sahara marocain avec une constance remarquable: au nom du droit international et de la science politique, le quotidien occulte les archives militaires et diplomatiques qui confirment l’intégrité territoriale du Maroc. Trois figures – l’historien Roger Le Tourneau, le général Georges Catroux et le juriste Henri Marchat – ont bâti sa rhétorique coloniale, relayée également par son pendant, Le Monde diplomatique.
Comment Alger a sciemment marginalisé la Ligue arabe dans la fabrique de la cause sahraouie
Les télégrammes d’Alger et les notes de Matignon dévoilent la matrice d’une stratégie: contourner l’espace arabe, capitaliser sur l’OUA et l’ONU, et ériger le Polisario en acteur-écran. 1978–1979 marque l’instant où la fiction d’une «vraie réussite» prend le pas sur le réel.
La preuve par les archives: l’Algérie a instrumentalisé le Polisario au Mali et d’autres pays du Sahel
Entre 1979 et 1982, le Sahel fut le théâtre d’un troc géopolitique méconnu. Pour contenir ses propres séparatismes, le Mali céda à la pression algérienne et s’aligna sur la cause du Polisario. Ce pacte scellé dans l’ombre propulsa la RASD au rang d’«État» membre de l’OUA. Les archives diplomatiques françaises accusent l’Algérie d’avoir usé de la menace du terrorisme pour tordre le bras à ses voisins et propulser le Polisario sur la scène africaine.