Vidéo. Surpâturage, manque de pluie, incivismes... la forêt de la Maâmora est-elle menacée?

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La suberaie de Maâmora, la plus vaste du pourtour méditerranéen avec ses 123.000 hectares de chênes-lièges, subit ces derniers temps des pressions liées au changement climatique et au déficit hydrique, ainsi qu'au surpâturage . Reportage.

Le 21/02/2021 à 13h09

Le360 a été visiter une partie de cette forêt, près de Sala El Jadida et du Technopôle, dans la banlieue de Salé. Constat, filmé: des chênes-lièges et des troncs arrachés, qui jonchent le sol, des arbres rabougris, privés de leur feuillage, et un manque visible d'entretien de la part des forestiers. 

Le bétail est omniprésent, et les bêtes broutent partout, juste à côté de détritus abandonnés par des campeurs inciviques. 

"Une partie de la forêt vient d'être rétablie, après son infection par une chenille très vorace, qui a notamment dévoré les feuilles des chênes-lièges", explique Abderrahim Houmy, secrétaire général du Haut-Commissariat aux Eaux et forêts et à la lutte contre la désertification. 

Ce fonctionnaire révèle, de plus, l'instauration d'autres mesures de son départelment pour la forêt de la Maâmora, qui occupe une superficie totale de 880.000 hectares répartie sur les territoire de Kénitra, Sidi Slimane, et Sidi Kacem.

Devant ces menaces environnementales, une association de défense et de protection de cette forêt de la région de Rabat-Salé-Kénitra, appelle le gouvernement et les autorités locales (la Wilaya, les municipalités et le Conseil régional) à mettre en oeuvre l'ensemble des moyens requis, pour préserver et promouvoir la Maâmora.

"Nous déplorons la situation dans laquelle se trouvent certaines parties de cette forêt", affirme, interrogé par Le360, Mohamed Sabbah. Avec Lahbib Oubbi, ces deux militants sont les dirigeants de l’ONG Maâmora Salij.

De son côté, le Haut-Commissariat aux Eaux et forêts se veut rassurant quant au devenir de cette immense forêt, dont le chêne-liège représente 50% de la totalité de ce domaine forestier, soit 65.000 ha, le reste des arbres étant des eucalyptus (45.000 ha), de pins (9.400 ha) et des acacias (2.500 ha), indique la direction des Eaux et forêts.

Selon ce département, les maux dont souffre la Maâmora ont été identifiés, et des solutions sont actuellement apportées. Mais le Haut-Commissariat aux Eaux et forêts reconnaît toutefois que l'insuffisance pluviométrique, et l'excès de pâturage de nombreux troupeaux ont détérioré, ces derniers temps, les ressources de cette immense forêt.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 21/02/2021 à 13h09