Vidéo. Figuig: les fermiers expulsés de leurs terres déterminés à demander réparation à l’Algérie

Le360

Le360 s’est rendu à El Arja où des agriculteurs marocains se sont retrouvés interdits d’accéder, depuis ce jeudi 18 mars 2021 par les autorités algériennes, à la terre que leurs ancêtres exploitent depuis toujours. Devant notre caméra, ils expriment toute leur colère et exigent d’être dédommagés.

Le 18/03/2021 à 15h09

C’est un «jeudi noir» pour les habitants d’El Arja, petite localité à 6 kilomètres de Figuig. Ce jeudi 18 mars, ils se retrouvent interdits d’accéder à la terre de leurs ancêtres, une terre qu’ils exploitent depuis des siècles.

«Il s’agit d’une trentaine d’exploitations où nous avons hérité de quelque 50.000 palmiers plantés par nos grands-parents», s’insurge Abdelmalek Boubekri, un des fermiers de la zone. «Rien que depuis les années 1990, nous avons planté quelque 30.000 nouveaux palmiers», poursuit-il.

Abdelmalek comme tous les agriculteurs de la région sont surpris de cette décision surprenante des autorités algériennes. Il y a quelques jours, c’est un général galonné de l’armée algérienne qui est venu les sommer de ne plus remettre les pieds, sur la terre de leurs aïeux sous peine d’être appréhendés. «Nos grands-parents payaient, à une époque, leurs impôts sur ces exploitations dans la ville marocaine de Jerada», rappelle-t-il en exhibant des certificats de propriété datant de 1939.

Aujourd’hui, les fermiers d’El Arja sont déterminés à demander réparation au gouvernement algérien. «C’est une zone que nous appelons Ettrich d’une cinquantaine d’hectares et qui est partie intégrante de la localité d’El Arja», lance un autre fermier, surpris par cette décision tombée comme un couperet, sous prétexte d’un tracé frontalier datant de 1972, auquel les autorités algériennes n’ont jamais prêté attention jusque-là.

«Nous avons énormément investi dans les plantations et des installations hydrauliques pour l’irrigation. Il faut aujourd’hui que les Algériens nous dédommagent pour cela, sachant que rien ne remplacera dans l’absolu la terre de nos ancêtres. Elle est irremplaçable», se désole Abdelmalek Boubekri.

Les médias algériens, à la solde du pouvoir, ont avancé plusieurs explications pour justifier l’expulsion des fellahs marocains. Ils invoquent un trafic de drogue, un trafic d’armes, une opération de déminage… En vérité, toutes les pistes avancées par le pouvoir algérien montrent seulement l’incapacité à expliquer le caractère brutal et inhumain d’une décision qui dépossède des agriculteurs de la terre de leurs aïeux.

Un connaisseur de l’Algérie explique pour Le360 que cette décision de l’Algérie "est à l’unisson de celle de Houari Boumediène qui a expulsé plus de 40.000 Marocains, vivant en Algérie, au lendemain de la Marche verte". Et d’ajouter: "c’est une décision de rage, d’hystérie et d’impuissance face aux percées du Royaume du Maroc sur la question du Sahara et la neutralisation de l’Algérie à l’Union africaine".

Par Mohammed Chellay
Le 18/03/2021 à 15h09