Un manque criant de médecins légistes au Maroc

Au Maroc, un médecin peut obtenir un diplôme de médecine légale après une formation de 4 ans, qui est validée après l'obtention d'un doctorat en médecine générale.

Au Maroc, un médecin peut obtenir un diplôme de médecine légale après une formation de 4 ans, qui est validée après l'obtention d'un doctorat en médecine générale. . Abderrahim Et-Tahiry / Le360 (capture image vidéo)

Le 08/05/2022 à 18h58

VidéoLa médecine légale a un rôle essentiel pour connaître les circonstances d'un décès. Elle est déterminante dans les résultats d'une enquête criminelle. Pourtant, au Maroc, cette profession attire très peu de candidats. En tout, il y a 24 médecins légistes, éparpillés sur tout le territoire. Explications.

La médecine légale ne séduit pas au Maroc. Très peu d'étudiants en médecine choisissent cette spécialité. Résultat: en 2022, ils sont à peine 24 médecins légistes à exercer sur l'ensemble du territoire national.

Hicham Benaich, chef de service de la médecine légale au CHU Ibn Rochd de Casablanca et président de l'Association de la médecine légale, précise interrogé par Le360, que «le nombre de médecins ayant bénéficié d'une formation en médecine légale ne dépasse pas 24, et 7 autres médecins sont toujours en formation».

Ce professeur de médecine a également expliqué que «les raisons de la réticence des médecins à choisir cette spécialité sont dues au fait que cette discipline n'est pas réellement indépendante des autres. Il existe un certain nombre de médecins issus d'autres spécialités qui pratiquent la médecine légale sans avoir été préalablement formés».

D'ailleurs, au Maroc, un médecin peut obtenir un diplôme de médecine légale après une formation de 4 ans, qui est validée après l'obtention d'un doctorat en médecine générale.

«Il existe des autopsies médicales pratiquées par des médecins quelle que soit leur spécialisation, toutefois, nombreux sont les problèmes auxquels ils peuvent être confrontés, notamment quand il s’agit d’émettre des conclusions, d’examiner ou encore d’interpréter des données. Ces erreurs sont difficiles à corriger, et peuvent fausser plusieurs pistes», indique Hicham Benaich.

Selon ce professeur de médecine légale, «dans certaines zones rurales, il y a des cas de décès qui sont examinés par un médecin qui n’est pas certifié légiste. Ce qu'il se passe, c’est qu’après l’enterrement, la famille dépose une plainte concernant les causes du décès, et à ce moment-là, c’est le ministère public décide de procéder à une extraction du corps pour une autopsie. Toutefois, ces cas ne sont pas si nombreux au sein du CHU, et leur nombre est très limité».

Par Fatima Zahra El Aouni et Abderrahim Et-tahiry
Le 08/05/2022 à 18h58