Ce projet ambitieux, fruit d’une collaboration entre les secteurs public et privé, met à profit l’expertise du secteur privé dans ce domaine. Il s’inscrit dans une démarche conjointe des départements de l’Eau et de l’Agriculture, avec un investissement total d’environ 4,4 milliards de dirhams, réparti entre 60% de financement privé et 40% de contribution publique. La station comprend deux prises d’eau avec des canaux de 1.100 mètres de long chacun et un canal de 700 mètres destiné à la filtration du gros plancton.
Lahcen Jabi, chef du service de production agricole à l’Office régional de l’investissement agricole de la région Souss-Massa, souligne que ce projet, lancé par le roi Mohammed VI en février 2020, constitue une initiative stratégique dans le domaine de l’eau pour la région. La station a commencé à fournir de l’eau d’irrigation en juin 2022, desservant environ 15.000 hectares de terres agricoles.
Dans une déclaration pour Le360, Jabi a précisé que la capacité maximale de la station est de 400.000 mètres cubes par jour. Actuellement, elle produit 275.000 mètres cubes par jour, avec une extension prévue pour fin 2024. Le réseau d’irrigation s’étend sur environ 500 kilomètres, avec 300 kilomètres de canaux de raccordement.
Le directeur par intérim de l’Office régional d’investissement agricole a également précisé qu’environ 200.000 mètres cubes sont destinés aux terres agricoles, tandis que l’autre moitié est utilisée pour l’approvisionnement en eau potable des habitants d’Agadir.
Station de dessalement d’eau de mer à Chtouka, un mégaprojet qui répond aux besoins en eau de 1,5 million de citoyens. (M. Oubarka).
Cette station incarne la vision royale exprimée dans le dernier discours royal sur la sécurisation des ressources en eau pour l’agriculture, soulignant le moment opportun de sa réalisation. Elle a permis à la région, célèbre pour ses exportations de fruits et légumes, de maintenir sa position sur le marché national et international, notamment en Europe et en Afrique.
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En tant que premier projet de dessalement de cette envergure en Afrique et dans le bassin méditerranéen, il a des répercussions significatives sur l’économie régionale en apportant l’eau d’irrigation nécessaire à la production de 85% des cultures précoces, dont 97% de tomates, et en contribuant à l’approvisionnement des marchés nationaux et internationaux.
Sur le plan écologique, la station joue un rôle crucial dans la préservation de la nappe phréatique, surtout dans une région marquée par une diminution des précipitations. Socialement, elle génère environ un million de journées de travail par an dans la région de Chtouka, pérennise des investissements agricoles de 3 milliards de dirhams et contribue à une valeur ajoutée d’environ 9 milliards de dirhams dans le secteur agricole.