Les services de police espagnols ont fait une descente, dimanche dernier, dans plusieurs ateliers clandestins de fabrication d’armes à feu et ont saisi une grosse quantité de pistolets, de fusils et de mitrailleuses Kalachnikov. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 21 avril, que ces armes sont exportées vers les présides occupés de Sebta et Melilla où elles sont délivrées à des Marocains dirigeant des réseaux de trafic de drogue. Au cours de cette opération, la police espagnole a arrêté plusieurs ouvriers qui travaillaient dans ces ateliers clandestins et a saisi des documents relatifs à des transactions financières avec des Marocains résidant dans les deux villes occupées.
Le président de l’Association du grand Rif des droits de l’Homme, Saïd Chramti, a indiqué que l’augmentation des fabriques illégales de fabrication d’armes et de munitions en Espagne menace la sécurité de la région. D’autant plus, ajoute-t-il, que la criminalité ne cesse d’augmenter et que ces bandes criminelles ne cessent d’investir de nouveaux marchés pour écouler leurs armes.
Le quotidien Assabah rapporte que les mitrailleuses Kalachnikov sont très répandues dans les présides occupés, où des bandes armées les utilisent pour menacer les Marocains en les exhibant sur les toits des immeubles. C’est ce qui a poussé plusieurs associations à tirer la sonnette d’alarme concernant la propagation des armes à feu qui, disent-elles, menacent le Maroc qui doit renforcer les contrôles sur tous les points de passage frontaliers. Les deux villes ont d’ailleurs connu plusieurs fusillades, qui ont fait plusieurs blessés, entre bandes rivales de trafiquants de drogue.
La police espagnole a effectué plusieurs descentes dans des maisons et des dépôts appartenant à des individus suspectés d’être impliqués dans des fusillades. Elle y a saisi des pistolets, des fusils et de grosses quantités de drogue, ainsi que de l’argent et des voitures de luxe. D’ailleurs, les agressions à l’arme à feu, de même que les vols à l’arraché et les vols qualifiés, ont tellement augmenté que les deux présides occupés ont été classés parmi les villes espagnoles où le taux de criminalité est le plus élevé.