Programmes scolaires: suppression de l’enseignement des sourates appelant au jihad

Rachid Belmokhtar, ministre de l'Education nationale

Rachid Belmokhtar, ministre de l'Education nationale

Le ministère de l’Education nationale institue l’enseignement de la sourate «Al hachr» (L'exode) à la place de la sourate «Al fath» (Victoire éclatante), qui comporterait plusieurs versets appelant au jihad.

Le 01/07/2016 à 13h27

Un pas audacieux dans le sens de l’éducation aux valeurs de tolérance, de paix et du vivre ensemble! C'est celui que vient de franchir le ministère de l’Education, en décidant la suppression de l’enseignement au collège et au lycée de la Sourate «Al Fath» (Victoire éclatante) et son remplacement par la sourate «Al Hachr» (L'Exode).

Une initiative qui, selon des experts en éducation, trouve son explication dans la forte connotation jihadiste que comporterait la sourate «Al Fath». D’autres spécialistes attribuent cette initiative au travail d'anticipation et de prévention que mène le Maroc contre l’idéologie jihadiste qui se sert souvent de versets coraniques évoquant le jihad lors de l’époque de conquêtes menées par le Prophète Mohamed, pour inciter les jeunes au jihad.

Pour rappel, le roi Mohammed VI, lors d’un Conseil des ministres tenu le 6 février dernier à Laâyoune, avait donné ses instructions aux ministres de l’Education nationale et des Habous et Affaires islamiques pour réviser les programmes et manuels d’enseignement en matière d’éducation religieuse.

Le souverain avait insisté à cet effet sur «l’éducation aux valeurs de l’islam tolérant, dans le cadre du rite malékite, qui prônent le juste milieu, la modération, la tolérance et la cohabitation avec les différentes cultures et civilisations humaines».

Cette ouverture trouve sa traduction la plus éloquente dans la décision du ministère de tutelle de remplacer l’intitulé de la matière «Education islamique» par «Education religieuse» dans les manuels scolaires, dès la rentrée 2016-2017.

Ce changement d’appellation, selon l’islamologue Saïd Lekhal, est dicté par le nouveau texte constitutionnel prévoyant la liberté de chacun de pratiquer sa propre religion et par la conjoncture que traverse le monde et le Maroc, en particulier dans le cadre de sa lutte préventive contre les idées extrémistes.

Par Ziad Alami
Le 01/07/2016 à 13h27