Après l’enseignement de la religion, Belmokhtar s’attaque aux manuels d’Histoire

Brahim Taougar Le360

Revue de presseKiosque360. Le ministère de l’Education nationale s’apprête à lancer une vaste opération de révision des manuels d’Histoire, à tous les niveaux. Le but de l’opération est de combattre la culture de l’extrémisme chez les enfants.

Le 16/03/2016 à 21h37

Le Maroc décide de s’attaquer avec fermeté aux sources de l’extrémisme religieux. Après l’enseignement de la religion, il se penche donc sur l’enseignement de l’Histoire. C’est ainsi que le ministère de l’Education nationale s’apprête à lancer une opération de révision profonde des manuels scolaires relatifs à cette discipline. La décision vient d’être annoncée par le ministre Rachid Belmokhtar, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du jeudi 17 mars.

L’Histoire, explique le ministre, cité par le quotidien, «relate certes des faits violents, mais elle renseigne également sur les idées et les évolutions qui ont été derrière les civilisations et le développement de l’humanité». Cette partie de l’Histoire, ajoute-t-il, «qui porte sur les idées, la tolérance et la coexistence entre les connaissances et les croyances n’est malheureusement pas enseignée actuellement à nos enfants».

Pour sa part, Mohamed Tozy, socio-politologue et spécialiste des mouvements islamistes, estime que «l’enseignement des sciences, qui n’est pas accompagné de celui de la philosophie et de l’Histoire dans nos écoles, produit des techniciens capables de barbarie plutôt que d’actes civilisés». Il y a des équilibres à maintenir, dit-il, et «il ne peut y avoir de technicité sans valeurs et sans éthique».

Cette révision des manuels scolaires, que ce soit les manuels religieux ou d’Histoire, sera accompagnée, affirme le ministre, d’un travail pédagogique pour inculquer aux enfants les valeurs constructives de tolérance et d’acceptation de l’autre. L’académicien et secrétaire général de la Commission nationale marocaine pour l’éducation, les sciences et la culture, Abdeljalil Lahjoumri, souligne pour sa part que «l’école est la deuxième ligne défensive contre l’extrémisme, après la famille. C’est un espace où l’enfant apprend l’esprit critique et les bases du dialogue et de l'échange serein, loin de tout embrigadement idéologique et de pensées extrémistes».

Le Maroc s’est attaqué très tôt au phénomène de l’extrémisme religieux, se joignant ainsi aux efforts mondiaux pour la lutte contre le terrorisme. Il a pu construire un modèle propre et original en la matière qui s’appuie, entre autres, sur un programme de lutte contre la précarité, celui de l’INDH, en l’occurrence. 

Pour rappel, au cours du dernier Conseil des ministres tenu à Laâyoune, le Souverain a donné ses instructions aux ministres des Habous et des Affaires islamiques et de l’Education nationale pour procéder à une refonte de l’enseignement religieux et de l’éducation islamique. Le processus a déjà été entamé et une commission a été créée pour plancher sur le dossier. 

Par Amyne Asmlal
Le 16/03/2016 à 21h37