Piratage de la plateforme Tawtik: 713 comptes de notaires circulent sur le dark web

Les documents fuités proviennent de 713 comptes de notaires sur la plateforme Tawtik.

On en sait un peu plus sur la cyberattaque ciblant les données foncières des personnalités publiques à travers Tawtik, la plateforme d’interconnexion des notaires avec les administrations publiques. Aucun des documents fuités ne porte le logo ni le cachet de l’ANCFCC et tous proviennent de 713 comptes de notaires, dont les données ont été siphonnées.  

Le 05/06/2025 à 17h58

Le piratage des données foncières de personnalités publiques marocaines a bel et bien eu lieu à travers la plateforme Tawtik, apprend Le360 de sources concordantes. «Pas moins de 713 comptes de notaires issus de cette plateforme circulent sur le dark web», a pu constater Le360 après avoir reçu plusieurs alertes d’internautes.

Comme précisé préalablement, aucun document de l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) n’a été piraté. «Le système d’information de l’ANCFCC n’a pas été touché par cette attaque. D’ailleurs, aucun des documents fuités ne porte le logo ni le cachet de l’agence», indique une source autorisée à la Conservation foncière.

Se présentant comme des Algériens s’activant sous le nom de Jabaroot DZ sur la messagerie Telegram, le groupe de hackers derrière cette cyberattaque prétend avoir mis la main sur plus de 4 téraoctets de données, dont un échantillon de plus de 10.000 certificats de propriété.

Bien que le Conseil national de l’Ordre des notaires du Maroc (CNONM) dément toute intrusion dans la base de données du système Tawtik, les investigations ont montré que la fuite a eu lieu via cette même plateforme, à partir des comptes individuels de notaires, visiblement peu soucieux des normes et exigences en matière de protection contre les menaces de cybersécurité.

«Il existe des études notariales sérieuses, mais il y en a tellement d’autres qui doivent faire un examen consciencieux des failles et des négligences qui ont facilité cette fuite de documents. Il est inadmissible que les données de particuliers se retrouvent sur la place publique», souligne cette source bien informée.

Rappelons que suite à cet incident, le système Tawtik a fait l’objet d’un audit mené par la la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI), rattachée à l’administration de la Défense nationale. «Les experts de la DGSSI ont formulé un certain nombre de recommandations pour renforcer la sécurité de la plateforme, que nous sommes actuellement en train de mettre en œuvre», apprend-on de l’Ordre des notaires du Maroc. Mais on n’en saura pas plus sur le résultat précis de cet audit qui, à en croire le CNONM, tombe sous le sceau de la confidentialité.

Par Wadie El Mouden
Le 05/06/2025 à 17h58