Fin de cavale pour Mohamed Boudrika, ce 16 juillet, en Allemagne? Tout porte à le croire. Répondant à un mandat d’arrêt lancé à son encontre par les autorités marocaines, il a été cueilli par la police à l’aéroport de Hambourg.
Pourtant, celui qui fut également président du Conseil d’arrondissement de Mers Sultan à Casablanca savait que les motifs de son interpellation sont susceptibles de le conduire en prison. Il a construit un récit, constamment mis à jour, pour justifier son absence du Maroc depuis six mois. Ses sorties dans plusieurs médias et sur les réseaux sociaux étaient un long fil de mensonges.
Après un déplacement aux Émirats, fin janvier, il a atterri à Londres où il a prétendu avoir subi une opération chirurgicale, du cœur, avec succès.
Il est ensuite revenu aux Émirats pour une période de convalescence pour le moins surréaliste. Interrogé, par visioconférence, par Le360, il a répondu qu’il n’était nullement en cavale, que la justice marocaine ne lui reprochait rien et qu’il allait rentrer au pays dès qu’il sera totalement rétabli et après avoir réglé des affaires d’ordre personnel.
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Mohamed Boudrika pouvait-il logiquement s’absenter pendant de si longs mois, et sans motifs, quitte à sacrifier un poste aussi prestigieux que celui de président du Conseil d’arrondissement de Mers Sultan dans la plus grande ville du Maroc? Il y a de fortes raisons d’en douter.
Ce qui est aussi triste dans cette histoire est que les responsables du Raja ont fait bloc derrière lui, comme un seul homme, pour le défendre et servir de caisse de résonance à sa version des faits.
Chèques en bois et spoliation
Ce que l’on sait pour le moment est que Mohamed Boudrika est impliqué dans plusieurs affaires. Nous avons procédé à une vérification et trouvé qu’il a été condamné dans au moins deux affaires de chèques sans provision: le 30 décembre 2022, il a été condamné à quatre ans de prison avec sursis, une amende dépassant 8.8 millions de dirhams et plus de 2.1 millions de dirhams à verser à la partie civile. Il a écopé de ces sanctions à titre personnel, mais aussi en sa qualité de représentant légal de la société BM MATCO, une SARL d’un capital de 100.000 dirhams installée dans l’appartement d’un immeuble de la rue Boujemaâ à Casablanca. Dans cette affaire, Mohamed Boudrika a signé des chèques pour 93 millions de dirhams.
Pour le deuxième verdict, il a été rendu à son encontre en date du 13 mars dernier et toujours pour émission de chèques sans provision. Il y a écopé, par contumace, d’un an de prison avec sursis assorti d’une amende de 232.500 dirhams.
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Mohamed Boudrika serait également impliqué dans une affaire d’escroquerie immobilière à travers l’une de ses dizaines de sociétés (il est associé unique ou à 50% dans la plupart d’entre elles) et aurait commercialisé de fictifs biens immobiliers sur plan. Le plan en question est exécuté sur un terrain qui n’appartient pas à Boudrika.
Jusqu’à ce jour, l’entourage de Boudrika continue de le défendre et de démentir ce qui est une évidence. Contacté par nos soins, son fils nous a répondu que Mohamed Boudrika se trouvait toujours aux Émirats. Quand notre journaliste a insisté, on lui a répondu que le paternel dormait et qu’il allait reprendre contact avec nous une fois réveillé…