La 2ème Conférence africaine sur la réduction des risques en santé s’est officiellement ouverte jeudi 28 septembre, autour du thème «Santé en Afrique: eau, environnement et sécurité alimentaire» en présence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et des ministres. Cette rencontre est organisée par les ministères marocains de la Santé et de l’Agriculture en partenariat avec l’association African Global Health.
«L’eau, l’environnement et la sécurité alimentaire font face à des défis majeurs, surtout dans le contexte actuel marqué par les conséquences de la détérioration de l’environnement et son impact sur la santé des Africains et sur la planète», a fait savoir Aziz Akhannouch à l’ouverture de l’événement. Selon le chef du gouvernement, la stratégie de prévention des risques sanitaires revêt une importance cruciale dans la réduction des maladies et des décès causés par la dégradation de l’environnement, de la qualité de l’eau et de la malnutrition.
Pour Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la protection sociale, la question de la réduction des risques de santé n’est pas l’affaire uniquement du secteur de la santé. «Nous organisons cet évènement pour dire que nous faisons preuve d’une résilience importante. Une résilience qui peut toucher non seulement la santé, mais aussi plusieurs secteurs. Aujourd’hui, il y a une prise de conscience que la santé est devenue une question centrale dans les politiques publiques. S’il y a un problème d’eau, il y a un problème de santé. S’il y a un problème d’alimentation, il y a un problème de santé. Si l’environnement est pollué, il y a un problème de santé», a-t-il étayé.
Ressources humaines: un potentiel énorme pour l’Afrique
Le temps de l’Afrique a sonné, selon le responsable gouvernemental: «L’Afrique peut compter sur elle-même. C’est dans le cas d’une approche “one health” que nous sommes en train de travailler pour avoir une seule vision pour le continent africain.» Une vision qui ne peut se concrétiser sans la convergence des différentes politiques publiques et des efforts afin d’avoir une seule feuille de route et sortir avec une résolution qui débouchera sur une charte plaidant la souveraineté sanitaire, a ajouté le ministre, soulignant que la réduction des risques en santé pourrait permettre de maîtriser et minimiser les dépenses publiques.
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Pour Khalid Aït Taleb, le continent africain dispose d’un potentiel énorme: les ressources humaines. «L’Afrique a beaucoup de potentiel. C’est le continent le plus jeune qui existe aujourd’hui sur Terre. C’est aussi là où il y a la population la plus active. Et nous pouvons compter sur cette richesse», a-t-il rappelé. Ainsi, a précisé le ministre, «la souveraineté sanitaire en Afrique ne saurait devenir effective sans une dimension durable et sans l’assurance d’une souveraineté alimentaire affirmée».
Ce constat est partagé par Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, qui a fait savoir que «plus 84 délégations d’experts de différents pays et de différents domaines sont venus discuter de la sécurité alimentaire, l’environnement, l’eau en relation avec la santé» dans le cadre de la conférence.
Maîtrise les ressources en eau et du sol
La sécurité alimentaire a été très perturbée ces dernières années, notamment depuis le Covid-19: «Plusieurs chaînes de production et d’approvisionnement ont perdu leurs équilibres. Ainsi, les systèmes alimentaires mondiaux ont montré leur vulnérabilité», a mis en exergue M. Sadiki. Par conséquent, la prise en considération du nouveau contexte d’épidémie et des changements climatiques s’impose.
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Selon le ministre de l’Agriculture, toute la question de la durabilité de la sécurité alimentaire dépend aujourd’hui de la maîtrise des ressources du sol et d’eau. «La question qui s’impose est comment produire beaucoup plus aux niveaux local et territorial avec beaucoup moins de ressources du sol et d’eau. Pour ce faire, nous avons besoin de la science, de la technique et de la technologie pour pouvoir résoudre ces équations», a-t-il conclu.
Il convient de préciser que la 2e Conférence africaine sur la réduction des risques en santé a pour but de mettre en avant la réalité des systèmes de santé et de sécurité alimentaire en Afrique. Elle vise également à développer un cadre africain commun basé sur les expériences des pays et les avis des experts dans le domaine de la santé publique, tout en discutant des mesures efficaces pour prévenir et atténuer les effets des crises sanitaires sur les plans humanitaire, social, politique et économique.