Le mythe de la criminelle en niqab

L’affaire est arrivée jusqu’aux oreilles du Chef de gouvernement. Préoccupé suite aux folles rumeurs selon lesquelles une femme vêtue en niqab sillonnerait les rues de Salé et de Rabat, une lame de rasoir à la main, défigurant les visages des passantes, Abdelilah Benkirane a demandé au ministre de l’Intérieur Mohammed Hassad d’enquêter, rapporte Al Massae, dans son édition du lundi 23 mars.

L’affaire est d’autant plus douteuse que les déclarations d’une prétendue victime, originaire de Hay Taqadoum à Rabat, ont laissé perplexes les enquêteurs de la préfecture de police de Rabat, qui ont dû faire appel à un psychiatre pour démêler le vrai du faux dans les dires de la jeune femme. Celle-ci a déclaré, au cours de l’enquête, que l’assaillante «aurait émergé d’en-dessous du sol», révèle le quotidien arabophone. Ce dernier ajoute que suite à la psychose qui s’est emparée des habitants de la capitale, une réunion exceptionnelle a eu lieu dans les locaux de la préfecture de police de Rabat pour mettre fin à la «rumeur» qui a ébranlé «le droit à la sécurité» des citoyens.

Pour rappel, des centaines d’habitants de Rabat et de Salé ont échangé des messages et des vidéos, via l’application WhatsApp, mettant en garde contre une prétendue femme en niqab qui agresserait les passantes. De simples rumeurs pour les autorités, qui précisent qu’une autre affaire, similaire mais véridique, avait débouché sur l’arrestation d’une jeune femme, accusée d’avoir agressée trois de ses voisines, alors qu’elle se trouvait en état d’ébriété.