L’Association marocaine des droits des victimes porte plainte contre Human Rights Watch

Me Aïcha Guellaa, présidente de l’Association marocaine des droits des victimes (AMDV), lors de la conférence de presse, le 2 août 2022, au cours de laquelle l'AMDV a annoncé sa décision de porter plainte à New York contre HRW pour violation des droits des victimes.

Me Aïcha Guellaa, présidente de l’Association marocaine des droits des victimes (AMDV), lors de la conférence de presse, le 2 août 2022, au cours de laquelle l'AMDV a annoncé sa décision de porter plainte à New York contre HRW pour violation des droits des victimes. . Brahim Mousaaid / Le360

Le 03/08/2022 à 09h40

VidéoSuite à la publication du dernier rapport de Human Rights Watch (HRW), l’Association marocaine des droits des victimes (AMDV) a annoncé, mardi 2 août 2022, sa décision de porter plainte à New York contre l'ONG américaine.

Lors d’une conférence de presse à laquelle ont participé de nombreux journalistes et des défenseurs des droits de l’homme, la présidente de l’AMDV, Me Aïcha Guellaa, a qualifié de biaisé et de mensonger le dernier rapport de HRW qui avait jugé «inéquitables» les procès contre des journalistes condamnés par la justice marocaine pour viols. Un rapport publié, «délibérément deux jours avant la Fête du Trône» qui a commémoré le 30 juillet 2022 le 23e anniversaire de l’intronisation du roi Mohammed VI.

Les intervenants, notamment le journaliste Naïm Kamal et le politologue Mustapha Sehimi, ont déploré ce «timing» choisi expressément pour «faire pression sur l’Etat marocain et pour dénigrer les institutions du Royaume du Maroc».

La présidente de l’AMDV s’est déclarée indignée qu’un tel rapport soit rédigé par Ahmed Reda Benchemsi, un homme connu depuis longtemps par sa «farouche adversité envers les institutions du Maroc». «Ce monsieur, désigné pourtant observateur par son ONG lors des procès, a rapporté, selon Aïcha Guellaa d’une manière malhonnête et irresponsable les déroulés des procès qui ont été, de l’avis de nombreux témoignages, équitables et justes».

L’avocate du barreau de Casablanca a estimé que Human Rights Watch «n’a délibérément pas fait état ni relevé les témoignages des victimes des journalistes incriminés, un jeune homme et des filles violés. L'ONG n’a contacté ni les familles, ni les avocats des victimes, ce qui signifie clairement que le rapport a simplement des objectifs politiques». Maître Guellaa a par ailleurs démantelé pièce par pièce les accusations fallacieuses du rapport au sujet de «l’iniquité et de l’injustice des procès».

De son côté, l’avocate Fatima-Zohra Chaoui a dénoncé le fait que «le rapport encourage les violeurs, car il n’a donné aucune considération aux victimes». Cette militante des droits de la femme a essuyé d’un revers de la main les accusations «invraisemblables» de l’ONG américaine selon lesquelles les victimes violées par les journalistes «ont été exploitées par les autorités pour accabler les mis en cause». 

Un titre de film WesternMustapha Sehimi, politologue et professeur de droit, a estimé que «le rapport a défendu une mauvaise cause». «De ma vie de politologue, je n’ai jamais vu un titre pareil: “D’une manière ou d’une autre, ils t’auront”. C’est un titre de roman policier, de film Western. Le rapport en question vise à régler des comptes avec l’Etat marocain et ses composantes». Mustapha Sehimi s’en est pris violemment au rédacteur de ce rapport qui «ose recommander à un Etat indépendant, libre et souverain, de se plier à ses desiderata».

Pour sa part, le journaliste Naïm Kamal a rappelé la logique de ce rapport en mettant en lumière tous «les clans» qui avaient par le passé dénigré et attaqué la monarchie, le Maroc et ses institutions. Il a cité des cas où des «journalistes, y compris nationaux, avaient tenté de porter atteinte à l’Etat et à sa sécurité, interne et externe. Peine perdue.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 03/08/2022 à 09h40