Vidéo. Affaire Omar Radi: l'AMDV s'insurge contre le parti pris d'une ONG française

Le360

Le 24/04/2021 à 14h26

VidéoL'Association marocaine des droits de victimes (AMDV) a dénoncé les organisateurs français d'un prix pour avoir choisi la candidature du journaliste Omar Radi à ce concours alors que ce dernier est accusé par une journaliste marocaine de viol. Explications.

Accusé par Hafsa Boutahar de viol, Omar Radi a été mis en examen et placé en détention préventive depuis juillet 2020. Son procès reprend le 27 avril. Abdelfattah Zahrach, avocat et trésorier de l'AMDV, a exprimé, dans un entretien avec Le360, son vif étonnement de voir une partie française proposer une telle candidature alors que le concurrent est accusé de viol.

Créée par la Région Normandie en association avec les autorités académiques de Normandie, le troisième "Prix Liberté" sera remis le 3 juin 2021 à Caen. "Je ne comprends pas comment cette partie française puisse proposer une candidature d'un détenu accusé de viol et dont la victime, une journaliste, demande de l'aide à l'opinion nationale et internationale pour avoir subi une telle agression sexuelle", s'est interrogé l’avocat Abdelfettah Zahrach.

Et d'ajouter à l'intention de la région de Normandie: "je demande à cette partie si en France on est capable maintenant de proposer à un prix pareil la candidature de la star de la chanson arabe, le Marocain Saâd Lamjared, accusé de viol ou celle de Tarik Ramadan l'islamologue suisse mis en examen pour le même motif. Non, je ne le pense pas du tout". 

L'avocat a par ailleurs précisé que son association intentera des procès contre toutes les parties qui ont "bafoué la dignité des femmes violées" dans le cadre des trois procès au Maroc. "Nous voulons défendre les droits de ces victimes et battre en brèche l'idée mensongère selon laquelle la liberté d'opinion n'est pas respectée au Maroc". Selon lui, "la détention politique n'existe plus au Maroc, c'est une ère révolue".

En revanche, a regretté l'AMDV, "nous assistons à un phénomène nouveau dans lequel des individus accusés de viols et d'escroquerie, soi-disant des défenseurs des droits de l'Homme, donnent une portée politique à leur procès de droit commun". L'association a appelé le gouvernement a défendre les victimes des agressions sexuelles sur les plans national auprès du CNDH et diplomatique. Elle considère que les rapports d’Amnesty international et de Human Rights Watch sont "biaisés et d'erronés".

Abdelfattah Zahrach a indiqué, en outre, que l'AMDV se réunira en assemblée les 1er et 2 mai à Rabat pour établir son plan d'action.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 24/04/2021 à 14h26