La pose du sabot illégale? La mairie de Rabat n'en a cure

Brahim Taougar le360

Revue de presseKiosque360. La pose du sabot a été jugée illégale. Mais la mairie de Rabat a décidé de contourner cette décision de justice en s'appuyant sur une ancienne disposition réglementaire autorisant le prélèvement des taxes sur les lieux publics.

Le 22/06/2015 à 06h33

Sous le titre "La municipalité de Rabat défie l'illégalité de la pose du sabot", Akhbar Al Youm, dans son édition de ce lundi 22 juin, rapporte que la Mairie de Rabat continue d'ignorer un verdict de première instance confirmé en appel et jugeant "illégale" la pose du sabot dans les rues de la capitale. Une tâche confiée à la société Rabat Parking.

A rappeler que la cour d'appel administrative a confirmé, fin mars, l'illégalité de la pose du sabot et infligé à Rabat Parking, société gestionnaire des horodateurs dans les rues et avenues de la capitale, une amende de 5.000 dirhams, comme elle lui a ordonné le remboursement de 40 dirhams à un citoyen défendu par Me Abderrahman Benameur, par ailleurs numéro un du parti d'extrême gauche le PADS.

Contacté par Akhbar Al Youm, le maire de Rabat, le socialiste Fathallah Oualalou, a exprimé le respect de la municipalité pour la décision de justice. Pourtant, la société continue de poser sans gêne des sabots. Une réalité sur laquelle, d'après le journal, le maire a refusé de s'étendre.

A Rabat, la pose illégale de ce sabot continue de susciter un tollé chez les habitants, qui sont nombreux à refuser de payer la taxe et à faire justice eux-même en détruisant les sabots. Mais, selon Akhbar Al Youm, la municipalité a plusieurs cordes à son arc pour transgresser l'illégalité. Elle utilise actuellement une ancienne disposition permettant la collecte des taxes municipales sur les lieux publics tels que les souks, les marchés municipaux, les terrasses de café ou les parkings.

L'avocat Abderrahmane Benameur s'apprête à déposer une nouvelle plainte dans le cadre du code pénal contre la municipalité et la société Parking Rabat. "Le changement d'attitude de la municipalité à l'égard du dernier verdict est une erreur", a-t-il souligné, ajoutant que la justice a demandé à la mairie de s'adresser au Parlement en vue de l'adoption d'une loi l'autorisant à recueillir les taxes sur les stationnements.

Benameur a invité les citoyens à ôter eux-mêmes les sabots, en application du verdict de la justice.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 22/06/2015 à 06h33