Après 16 ans d’engagement dans la prévention du suicide et la sensibilisation à la santé mentale des jeunes au Maroc, l’association Sourire de Reda a annoncé sa dissolution prochaine dans un communiqué de presse daté du 5 février. Cette décision difficile sera entérinée lors de l’Assemblée générale extraordinaire prévue le 20 février 2025.
Depuis sa création en 2009, Sourire de Reda s’est imposée comme un acteur majeur dans la lutte contre le suicide des jeunes au Maroc. En structurant un modèle d’écoute et de prévention aux standards internationaux, en mettant en place des formations spécialisées et en sensibilisant des milliers de jeunes et d’adultes, l’association a contribué à briser les tabous autour de cette question cruciale.
Ses actions ont également permis de mobiliser la société civile, de sensibiliser les pouvoirs publics et de proposer des solutions concrètes. En février 2024, lors de la Journée nationale de prévention du suicide des jeunes, Sourire de Reda appelait à la création d’un observatoire national, une mesure essentielle pour structurer et institutionnaliser la prévention du suicide au Maroc.
Malgré les progrès réalisés, la mise en œuvre effective de la Stratégie nationale de prévention du suicide (SNPS) reste en suspens. Face à un manque de soutien financier et institutionnel, Sourire de Reda a atteint ses limites en termes de ressources mobilisables.
Si l’association a démontré qu’une approche professionnelle et structurée de la prévention du suicide est possible, elle ne peut poursuivre ses activités sans un engagement plus fort des autorités et des partenaires.
Un héritage et un appel à la mobilisation
Malgré cette dissolution, Sourire de Reda laisse un héritage précieux: une helpline, «Stop silence» (STS), qui a sauvé des milliers de jeunes en détresse, un Comité de jeunes et de nombreuses interventions scolaires qui ont permis de sensibiliser des milliers de personnes, ainsi qu’un réseau d’acteurs engagés, constitué de bénévoles, de professionnels et de citoyens solidaires.
Sourire de Reda a contribué à créer un environnement plus conscient et bienveillant pour la jeunesse marocaine. Ce combat ne doit pas s’arrêter là. L’association en appelle à la mobilisation des pouvoirs publics et des acteurs de la société civile pour prendre le relais et poursuivre cette mission essentielle.
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