Haut-commissariat aux anciens résistants: soupçons de malversations sur l’émission de bons de commande

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Revue de presseDepuis quelque temps, le Haut-commissariat aux anciens résistants et aux anciens membres de l’armée de libération nationale fait l’objet d’un audit réalisé par une commission de l’inspection générale du ministère des Finances. Ce contrôle fait suite à de multiples demandes de syndicats qui représentent ses fonctionnaires, faisant état de malversations et de détournements dans cette structure. Une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 22/04/2024 à 19h54

Une commission de l’Inspection générale du ministère des Finances (IGF) s’est rendue au siège du Haut-commissariat aux anciens résistants et aux anciens membres de l’armée de libération nationale pour procéder à un audit, suite à des informations faisant état de soupçons de détournements de fonds par des fonctionnaires de cet établissement public.

La visite de cette commission fait suite à de nombreuses correspondances d’un syndicat représentant des fonctionnaires qui y travaillent, appelant l’IGF à effectuer un contrôle des finances de cet établissement public, relaie Al Akhbar, qui a interrogé des interlocuteurs à ce propos, ce mardi 23 avril.

D’autres sources indiquent que cette mission d’inspection intervient à la suite d’une demande du Haut-commissaire en personne mais, précisent-elles, «pour une autre raison, qui consiste à devancer toute initiative de la Cour des comptes ou une enquête ordonnancée par le ministère public».

La découverte de ces irrégularités a débuté après la réception par le Haut-commissaire d’une lettre anonyme, comportant des données sur l’existence de «soupçons de corruption» et de «détournements concernant des transactions relatives à des livres et des publications».

Le Haut-commissaire a désigné les membres d’une commission, qu’il a chargés d’enquêter sur ces accusations, mais aucune décision n’a été prise à l’encontre du service de distribution et d’édition, qui supervise l’activité ayant fait l’objet de cette dénonciation.

Pourtant, d’autres soupçons avaient été portés sur l’un des fonctionnaires de cet établissement, à propos de malversations qui auraient eu lieu à l’Association des œuvres sociales, qui avait déjà fait l’objet de plusieurs correspondances et de communiqués de syndicats appelant le chef du gouvernement, la Cour des comptes et l’IGF à un contrôle de la comptabilité de cette structure.

Ces mêmes interlocuteurs interrogés par Al Akhbar précisent que ces dysfonctionnements concernent la signature de «marchés secrets», comme celui de l’achat de téléphones portables, conclus avec un fournisseur.

Plusieurs fonctionnaires se sont dits choqués par le fait que ces appareils ont été offerts «aux épouses et aux amies de certains responsables» ainsi qu’à d’autres personnes n’ayant, quant à elles, aucun lien avec cet établissement.

D’autres anomalies, explique le quotidien, ont été constatées dans la gestion de cette institution, comme celles qui ont entaché un marché conclu avec une société d’assurances, ainsi que le non-remboursement de prêts par des fonctionnaires proches d’un responsable de cette association, sans compter le versement illégal d’indemnités et de salaires.

Même si le silence a prévalu pendant un certain temps, un scandale a fini par éclater au grand jour quand la direction du Haut-commissariat a découvert que des détournements de fonds avaient été effectués dans l’émission de bons de commande relatifs à, écrit Al Akhbar, «l’équipement d’espaces de la mémoire avec des cadres de photos et des reproductions».

Il s’est en effet avéré que ce marché avait été accordé à un entrepreneur, mais que ces équipements n’avaient finalement jamais été livrés au service demandeur.

Le Haut-commissaire a adressé une lettre au chef de la division qui était le responsable de la passation de ce marché public, après la confirmation de graves dysfonctionnements, suite aux conclusions d’un audit interne.

Ce qui est étonnant, ont expliqué les interlocuteurs du quotidien, c’est que le Haut-commissaire s’est contenté de donner un délai au responsable incriminé pour, dans le but que cette situation soit régularisée, qu’il récupère les équipements manquants ou qu’il les restitue, après les avoir achetés de ses propres deniers.

Par Hassan Benadad
Le 22/04/2024 à 19h54