Fès: un député impliqué dans une vente aux enchères frauduleuse de voitures saisies

Le marché des véhicules d'occasion se porte bien.

Véhicules d'occasion mis en vente.

Revue de presseLe wali de la région de Fès-Meknès vient d’adresser une plainte au procureur général du Roi près la cour d’appel de Fès, concernant un cas de vente aux enchères frauduleuse. Un député, des élus et des fonctionnaires seraient impliqués dans cette affaire. Une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 01/10/2023 à 19h17

Le procureur général du Roi près la cour d’appel de Fès a transmis au magistrat chargé des crimes financiers une plainte du wali de la région de Fès-Meknès, concernant des soupçons de fraude dans une vente aux enchères de voitures saisies à la fourrière municipale.

Selon des sources proches de ce dossier, le substitut du procureur général du Roi chargé des crimes financiers a donné ses instructions à la Brigade régionale de la police judiciaire afin qu’une enquête soit diligentée, relaie Al Akhbar.

Les enquêteurs ont entamé leurs investigations en procédant à la saisie de plusieurs ordinateurs et documents qui ont trait à ce dossier, parmi lesquels des formulaires pour l’obtention de cartes grises.

Ces formulaires portent la signature du troisième vice-président du conseil de la commune de Fès, le député de l’USFP Abdelkader Boussairi.

L’affaire a éclaté après la découverte d’une vente aux enchères, à bas prix, de voitures en état de marche, qui auraient dû se retrouver à ferraille.

Le parquet a ordonné à la Brigade régionale de la police judiciaire d’ouvrir une enquête sur ce sujet, après avoir reçu plusieurs plaintes.

De son côté, le wali de la région de Fès-Meknès a adressé, le jeudi 7 septembre 2023, une plainte au procureur général du Roi près la cour d’appel de Fès. Dans ce courrier, il révèle ses soupçons à propos de violations commises, dont une mise en vente aux enchères illégale de voitures qui avaient été préalablement saisies par la commune de Fès.

Al Akhbar souligne que le wali précise dans sa plainte que la commune a procédé, le jeudi 28 juillet dernier, à une opération de vente de 130 voitures saisies et mises à la fourrière, parce qu’inutilisables et inaptes à la circulation.

La plainte révèle que la mise aux enchères a été adjugée au dénommé A.F. A, qui était l’unique soumissionnaire à avoir participé à cette opération.

Il s’est également avéré que plusieurs voitures figurant dans la liste des acquisitions ont fait l’objet de légalisation de signatures dans la commune précitée, de la part de celui qui remporté les enchères.

Cette procédure permet à ces voitures d’être remises à la circulation, en faisant usage de formulaires portant la signature du troisième vice-président du conseil de la commune.

Le wali de la région a remis au procureur général du Roi plusieurs documents qui dénoncent des cas de fraude dans ce marché, où l’on a vendu des voitures comme étant destinées à la casse, qui auraient dû être démontées et vendues en pièces détachées après que leurs documents aient été détruits.

Mais celui qui remporté ces enchères a pu récupérer les documents de ces voitures pour les revendre et les remettre à la circulation avec la complicité de plusieurs responsables, d’élus de la commune et de fonctionnaires du centre d’immatriculation des véhicules.

Par Hassan Benadad
Le 01/10/2023 à 19h17